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Les mondes darwiniens

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[pa s c a l ta s s y / d a r w i n et la phylogénétiqu e : h i e r et aujou r d’h u i]<br />

appelle évolution » (la corroboration dont parle Rosen étant la recherche des<br />

« solutions hiérarchiques congruentes »). Plus récemment, Brower 32 ne craint<br />

pas d’affirmer que « les similitudes et les différences que l’on perçoit entre<br />

organismes […] représentent la seule fondation ontologique nécessaire pour<br />

la construction des cladogrammes », une façon de s’opposer aux adeptes de<br />

la modélisation d’évolution des caractères en prônant le retour aux fondamentaux<br />

: la perception (= observation) des ressemblances et des différences.<br />

Inutile de dire que cette conception du pattern ne fut pas bien accueillie.<br />

Que la phylogénie soit conçue comme un pattern passe encore, qu’elle se<br />

présente comme indifférente à la plupart des concepts évolutionnistes est<br />

plus difficile à comprendre 33 . Dès la fin des années 1970, les cladistes se subdivisèrent<br />

en « cladistes structuraux » et « cladistes phylogénéticiens ». <strong>Les</strong><br />

premiers restent fort minoritaires ; parmi eux, aujourd’hui, certains élaborent<br />

un algorithme permettant de mettre en congruence des partages de caractères<br />

codés comme des relations de parenté, différent de l’algorithme de parcimonie<br />

34 . Cette recherche se situe dans la sphère des idées représentées par la<br />

« three-item analysis » (3ia) ou « three-taxon statements » (TTS) 35 qui, remettant<br />

en cause l’universalité de l’optimisation des caractères aux nœuds à l’aide<br />

de l’algorithme de parcimonie, fut à l’origine du plus retentissant clash dans<br />

le petit monde des cladistes 36 . Elle est intellectuellement vive mais confidentielle.<br />

De surcroît, elle se situe aux antipodes des méthodes fondées sur des<br />

théories des processus, des modèles évolutifs, qui sous-tendent dorénavant la<br />

majeure partie des travaux de phylogénie moléculaire, méthodes qu’il convient<br />

d’aborder dans la deuxième section.<br />

32. Brower (2000), “Evolution is not a necessary assumption of cladistics”, Cladistics,<br />

16 @, p. 147.<br />

33. Pour une brève histoire de la cladistique structurale, cf. notamment Tassy (2005),<br />

Tassy (2005), « Fait et théorie : quelle connaissance de base pour la cladistique<br />

structurale ? », in Deleporte & Lecointre (coord.), Philosophie de la systématique,<br />

Biosystema 24 @.<br />

34. Cao et al. (2007), NELSON05, publié par les auteurs.<br />

35. Nelson & Ladiges (1991), “Standard assumptions for biogeographic analysis”,<br />

Australian Systematic Botany, 4 @. Nelson & Platnick (1991), “Three-taxon statements<br />

: a more precise use of parsimony ?”, Cladistics, 7 @.<br />

36. Nelson (1996), Nullius in Verba, publié par l’auteur (reproduit dans Journal of<br />

Comparative Biology, 1, 1996). Williams & Ebach (2005), “Drowning by numbers<br />

– rereading Nelson’s ‘Nullius in Verba’”, The Botanical Review @.

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