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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

Il existe aussi un problème de robustesse propre à la robotique autonome,<br />

celui du passage au réel 25 . Dans le cadre où les phases de conception et d’exploitation<br />

sont séparées, il est courant d’effectuer tout ou partie de la conception<br />

en simulation, en particulier pour des raisons de coûts : coût en temps<br />

dû à la manipulation d’un robot (l’utilisation de la simulation nous permet de<br />

faire automatiquement en quelques jours ce qui prendrait quelques mois,<br />

voire des années, sur de véritables robots), coût financier dû au risque de<br />

casse du même robot, etc. Bien que le recours à la simulation offre de nombreux<br />

avantages, il est impossible de garantir la précision absolue de la simulation<br />

par rapport au monde réel : capteurs sensoriels bruités, dynamique du<br />

robot difficile à modéliser, environnement pas tout à fait régulier, etc. On peut<br />

tenter de modéliser précisément chacun de ces éléments, mais l’expérience<br />

montre que la simulation la plus précise ne sera jamais suffisamment fidèle<br />

pour envisager le transfert direct d’une solution obtenue en simulation vers sa<br />

mise en œuvre en situation réelle. Ce transfert est néanmoins indispensable<br />

pour valider les solutions proposées. Il peut se baser sur l’utilisation de robots<br />

réels dès le début, ce qui peut être lent et coûteux, ou sur le passage au réel<br />

dans les dernières étapes de l’évolution. Dans le cadre de l’évolution en ligne,<br />

le problème se pose un peu différemment : l’autonomie intrinsèque de ce<br />

mécanisme permet d’envisager l’utilisation de robots réels dès le début, car<br />

elle est peu coûteuse en temps pour l’expérimentateur humain. Néanmoins,<br />

le coût en temps subsiste.<br />

Enfin, le passage à l’échelle des solutions proposées est une condition sine<br />

qua non pour valider la pertinence de l’approche de conception par évolution<br />

artificielle. Si l’on est aujourd’hui capable de bien maîtriser l’évolution de créatures<br />

capables d’actions simples comme la recherche de cibles ou l’évitement<br />

d’obstacles, qu’en est-il de la réalisation de tâches plus complexes ? Le passage<br />

à l’échelle concerne autant l’expressivité des représentations choisies,<br />

par exemple la capacité des architectures de contrôle à base de réseaux de<br />

neurones artificiels de réaliser des tâches complexes de coordination spatiale<br />

et temporelle, que la puissance de l’algorithme d’évolution lui-même.<br />

Le problème se pose ainsi lorsqu’il s’agit de passer de créatures artificielles<br />

somme toute relativement simples en terme de comportement et de morphologie<br />

à des systèmes plus complexes, avec de multiples degrés de liberté,<br />

25. Jakobi et al. (1995), “Noise and the Reality Gap : The Use of Simulation in<br />

Evolutionary Robotics”, European Conference on Artificial Life (ECAL) @.

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