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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

fait par exemple, d’un même environnement ou d’un développement similaire.<br />

Ils ont donc été acquis indépendamment et l’hérédité n’a rien à voir avec cela.<br />

L’homologie est héritée d’une ascendance commune, tandis que l’homoplasie<br />

(convergence, réversion) est une similitude qui n’est pas héritée d’un ancêtre<br />

commun 104 . Actuellement, en morphologie trois critères permettent d’identifier<br />

l’homologie sans connaître a priori la phylogénie 105 . Le critère de ressemblance<br />

s’appuie sur le principe des connexions : un organe est homologue chez<br />

plusieurs espèces si, sous quelque forme ou fonction que ce soit, il a les mêmes<br />

connexions avec d’autres organes. Ce critère doit être affiné afin d’identifier<br />

les états primitifs (plésiomorphes) et dérivés (apomorphes) des caractères<br />

homologues par les extra-groupes qui polarisent le sens de transformations<br />

des caractères suivant leurs états. Le critère de non-coexistence permet de<br />

distinguer l’homologie vraie de l’homologie dite sérielle, où deux caractères<br />

homologues ne peuvent coexister dans un même organisme. Appelée aussi<br />

homonomie, ce cas survient lorsque des comparaisons sont faites entre des<br />

organes sériels comme, par exemple, les mandibules et les ambulacres des<br />

crustacés. Le critère de congruence permet de superposer les arbres construits<br />

à partir de différents caractères. Dans ce cas, les caractères homologues sont<br />

congruents, c’est-à-dire qu’ils permettent de construire les mêmes arbres phylogénétiques,<br />

on parlera alors d’homologie secondaire 106 . La congruence est<br />

le test le plus sévère de l’homologie 107 . Ce critère repose sur le principe de<br />

parcimonie qui suppose le moins d’homoplasie possible, c’est-à-dire l’arbre le<br />

plus court en nombre de pas de transformations.<br />

La prépondérance actuelle du critère de congruence apparaît comme symptomatique<br />

de la difficulté à établir l’homologie. Au niveau du comportement,<br />

c’est ce critère emprunté à la morphologie qui est également devenu essentiel<br />

pour déterminer l’homologie afin de reconstruire des phylogénies 108 , mais<br />

104. Simpson (1961), Principles of animal taxonomy, Columbia UP.<br />

105. Patterson (1982), art. cit.<br />

106. de Pinna (1991), art. cit. [Sur l’homologie primaire et secondaire, cf. Barriel et<br />

Tassy, ce volume. (Ndd.)]<br />

107. Patterson (1988), “Homology and molecular biology”, Molecular Biology and<br />

Evolution, 5 @.<br />

108. Lauder (1986), “Homology, analogy, and the evolution of behaviour”, in Nitecki<br />

& Kitchell (eds), Evolution of animal behaviour, Oxford UP. McLennan et al. (1988),<br />

“The benefits of communication between comparative ethology and phylogenetic<br />

systematics : a case study using gastereid fisches”, Canadian J. of Zoology, 66.

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