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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

sage au réel en robotique, mais elle permet néanmoins d’aborder en partie<br />

le problème du passage à l’échelle. En effet, la taille de la population considérée<br />

lors de l’évolution, ainsi que le nombre d’évaluations, sont des critères<br />

essentiels, mais coûteux, pour garantir le succès de nos approches. De même<br />

que la complexité des environnements et des tâches considérées garantit la<br />

pertinence de notre approche au-delà des problèmes relativement simples<br />

qui ont jusqu’ici été abordés dans la littérature.<br />

On peut aussi envisager de prendre une direction radicalement différente<br />

pour reformuler le coût temporel en un coût spatial dans le contexte de l’évolution<br />

en ligne de robots réels. La parallélisation se fait alors sur un essaim de très<br />

grande taille : plusieurs groupes de robots peuvent suivre des stratégies différentes<br />

en différents endroits, qui seront éventuellement recombinées à un certain<br />

point en fonction des performances atteintes. Cette parallélisation massive<br />

permet d’envisager une grande diversité des créatures artificielles ainsi qu’une<br />

bonne robustesse, puisque le facteur d’échelle permet l’éventuelle redondance<br />

des stratégies les meilleures. Ainsi, la conservation de stratégies efficaces peut<br />

être assurée malgré la disparition marginale d’individus prometteurs. Toutefois,<br />

cela signifie aussi de produire un grand nombre d’individus dont une grande<br />

partie risque d’être « sacrifiée » sur l’autel de l’amélioration des performances<br />

de l’essaim. Le problème du coût de fabrication d’unités robotiques, renforcé<br />

par la perte potentielle de nombreuses unités due à un environnement parfois<br />

hostile, rend pour l’instant cette approche irréaliste. Toutefois, il existe plusieurs<br />

pistes prometteuses dans d’autres domaines que celui de la robotique,<br />

par exemple du côté de la nanorobotique ou même de la biologie synthétique,<br />

même s’il s’agit pour l’instant de projections hypothétiques plus que de<br />

perspectives concrètes. On peut par exemple espérer que, bien maîtrisés en<br />

sciences et conscience, ces nouveaux outils fournissent l’autoréplication comme<br />

une propriété intrinsèque « gratuite » de créatures artificielles, permettant ainsi<br />

naturellement la parallélisation des ressources. Pour reprendre l’exemple précédent,<br />

on peut imaginer planter une seule graine au fond d’une vallée, d’une<br />

forêt, d’un océan, et voir pousser une maison, puis une ville, avec toute l’organisation<br />

complexe que cela implique. Cette ville, fabriquée par une communauté<br />

de créatures artificielles elles-mêmes constituées à partir de matériaux qui se<br />

trouveraient dans la nature, pourrait éventuellement par la suite s’adapter au<br />

cours du temps aux différentes contraintes de l’environnement. Bien sûr, il reste<br />

encore bien du chemin à parcourir dans de nombreux domaines pour que ce<br />

scénario soit possible, mais l’idée d’un système autonome se développant et

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