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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

sociales qui sont apparues indépendamment au niveau évolutif. Il convient<br />

certes de considérer les pressions environnementales de cette convergence<br />

évolutive, mais aussi de déterminer si les espèces solitaires disposent des<br />

aptitudes comportementales pour évoluer vers des formes d’organisation<br />

sociale plus élaborées et d’examiner quels sont les facteurs induisant leur<br />

manifestation, en essayant d’isoler les règles de bases et les ajouts nécessaires<br />

à la production de structures plus complexes<br />

Un dernier argument avancé par les paléontologues correspond à la conservation,<br />

dans de nombreuses lignées, d’une morphologie étonnement stable en<br />

dépit des modifications environnementales survenues à la surface du globe.<br />

Ce constat ne remet pas non plus en cause la théorie de l’évolution (du moins<br />

pas la gradualiste stricte), mais il ne permet pas d’affirmer en même temps<br />

que les espèces survivent toutes aux fluctuations de l’environnement du fait<br />

de leur capacité à évoluer 39 . Il semblerait donc que les espèces, et par conséquent<br />

les individus, ne donnent pas la même signification aux changements<br />

survenus dans leur environnement 40 .<br />

marie-Line maublanc 41 : Ce que l’éthologie peut amener à l’étude de l’évolution<br />

c’est de permettre de mieux comprendre les relations entre les organismes et<br />

leur environnement, du fait que cette relation se manifeste au travers de leurs<br />

comportements. L’étude des comportements nous enseigne avant tout ce à quoi<br />

ces organismes sont sensibles, ce qui fait sens pour eux dans ce que nous qualifions<br />

d’« environnement », du fait qu’ils entrent en relation avec l’environnement<br />

par leurs comportements. L’ultraviolet, par exemple, n’est pas pertinent<br />

pour les humains car, contrairement aux insectes qui lui donnent un sens, nous<br />

ne le percevons pas<br />

Cette pondération de l’hégémonie néodarwinienne en éthologie a été<br />

apportée par les sciences cognitives, qui connaissent un vif succès en ce qui<br />

concerne les causes proximales, grâce notamment au concept d’auto-organisation<br />

(autopoïèse) développé dans L’Arbre de la connaissance de Maturana et<br />

39. Gould & Eldredge (1993), “Punctuated equilibrium comes of age”, Nature, 366<br />

@.<br />

40. Vancassel (1990), “Behavioural development and adaptation : An assimilation of<br />

some of Waddington ideas”, Behav. Process., 22 @.<br />

41. Marie-Line Maublanc (Comportement et écologie de la faune sauvage, INRA,<br />

Castanet-Tolosan). Naturaliste formée en neurophysiologie et en éco-éthologie,<br />

elle défend une approche cognitive en éthologie en étudiant les processus qui<br />

génèrent l’organisation et la dynamique des populations d’ongulés sauvages.

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