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Les mondes darwiniens

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[anton i n e n icog lou / la plasticité phénotypiqu e : de la m ic roévolution à la m ac r oévo lu t i o n]<br />

des changements de fréquences allélique, elle ne fait que présupposer la corrélation<br />

entre ces changements génétiques et les changements phénotypiques<br />

qui y seraient associés, elle ne la démontre pas. C’est en éclaircissant le lien<br />

entre variation génétique et variation phénotypique qu’il devient alors possible<br />

d’être plus précis quant au type et à la quantité de variation phénotypique<br />

corrélables à la variation génétique 74 .<br />

L’explication de la microévolution nécessite de comprendre plus précisément<br />

les causes directes de la variation phénotypique. Dans cette optique, les<br />

recherches sur la plasticité phénotypique ont permis de fournir une nouvelle<br />

approche de ces questions.<br />

2.1 La microévolution au sein des populations<br />

À l’intérieur des populations, deux déterminants essentiels des processus<br />

évolutionnaires adaptatifs sont identifiés : la sélection (et l’environnement qui<br />

l’induit) et les contraintes. Le cas des plantes qui vont manifester une plus ou<br />

moins grande plasticité en réponse à la qualité spectrale de la lumière, ellemême<br />

modulée par l’ombre des feuillages, permet de mettre en lumière le<br />

lien existant entre la plasticité et ces déterminants. En effet, ici la plasticité va<br />

constituer un indicateur de la compétition qui existe entre les plantes et qui<br />

résulte du phénomène appelé « syndrome d’évitement de l’ombre 75 ». Le degré<br />

de la réponse plastique est lié à l’habitat dans lequel les plantes ont évolué<br />

(peu de plasticité chez les espèces tolérantes à l’ombre et une plasticité accrue<br />

chez les espèces intolérantes à l’ombre 76 ). Généralement, dans de telles études<br />

de cas, la majorité des analyses reposent sur la mesure de la variation génétique<br />

et négligent la mesure de la variation environnementale, encore appelée<br />

hétérogénéité environnementale. L’environnement est considéré comme un<br />

élément perturbateur de l’analyse et les biologistes s’efforcent au maximum<br />

de limiter sa variabilité.<br />

74. Pour une discussion autour du problème de la variation phénotypique, cf. Kirschner<br />

et al. (2005), The plausibility of life : resolving Darwin’s dilemma, Yale UP @ ;<br />

Kirschner & Gerhart (2010), “Facilited variation”, in Pigliucci & Müller (eds.),<br />

Evolution, the extended synthesis, MIT Press @.<br />

75. Pigliucci (2001), Phenotypic Plasticity : Beyond Nature and Nurture, Johns Hopkins<br />

University Press @.<br />

76. Bradshaw & Hardwick (1989), “Evolution and stress: genotypic and phenotypic<br />

components”, Biological Journal of the Linnean Society, 37, n° 1-2 @.

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