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Les mondes darwiniens

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[j e a n-jacqu es ku pi ec / u n e approche darwi n i e n n e de l’ontog e nès e]<br />

utiliser non spécifiquement la même<br />

voie de signalisation, puis divergent et<br />

provoquent trois réponses spécifiques<br />

A’, B’, C’, respectivement. Pourquoi chaque<br />

signal induit-il une réponse unique<br />

au lieu des trois réponses possibles ?<br />

La même question se pose également<br />

pour la régulation de l’expression<br />

des gènes. Comment le programme<br />

génétique peut-il fonctionner si les<br />

interactions entre les protéines régulatrices<br />

et leurs séquences cibles dans<br />

l’ADN ne sont pas spécifiques ? Citons<br />

à nouveau des exemples typiques. <strong>Les</strong><br />

séquences d’interaction entre protéines<br />

régulatrices de la transcription et leurs<br />

séquences cibles dans l’ADN ne sont<br />

longues que de 6 à 20 nucléotides. De<br />

nombreuses copies en sont présentes<br />

dans le génome, permettant de multiples<br />

interactions. C’est le cas des gènes<br />

Hox qui déterminent plusieurs étapes<br />

du développement embryonnaire 28 . <strong>Les</strong><br />

Figure 2<br />

Le manque de spécificité<br />

dans la signalisation cellulaire<br />

<strong>Les</strong> voies de signalisation, faites de cascades<br />

de réactions biochimiques, partagent<br />

des parties communes. Ici, les trois signaux<br />

A, B et C activent les trois réponses<br />

A’, B’et C’ en passant par le même « tronc<br />

commun ». Dans ces conditions, comment<br />

le signal peut-il être véhiculé spécifiquement<br />

de sa source à sa cible ?<br />

facteurs de transcription qu’ils codent activent de nombreux gènes impliqués<br />

dans la différenciation de l’embryon précoce ou des membres chez les vertébrés<br />

et les insectes. Pourtant, ces protéines ne présentent pas de spécificité<br />

au niveau de leur liaison à l’ADN. <strong>Les</strong> séquences qu’elles reconnaissent ne<br />

sont longues que de six nucléotides, et à cause de leur haute fréquence elles<br />

sont présentes dans tous les gènes 29 . De ce fait, in vitro, elles sont capables<br />

de se lier à tous les gènes (ou dans les régions régulatrices de ces gènes) alors<br />

qu’elles ne le font que dans un nombre restreint in vivo 30 .<br />

28. Cf. Balavoine, ce volume. (Ndd.)<br />

29. Gehring et al. (1994), “Homeodomain-DNA recognition”, Cell, 78 @.<br />

30. Carr & Biggin (1999), “A comparison of in vivo and in vitro DNA-binding specificities<br />

suggests a new model for homeoprotein DNA binding in Drosophila embryos”,<br />

EMBO Journal, 18 @. Biggin (2001), “To bind or not to bind”, Nature Genetics,<br />

28.

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