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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

dernière corde de son arc. Il modélisera le comportement des gènes. Autrement<br />

dit il va créer une information potentiellement phylogénétique non directement<br />

liée à la comparaison des séquences (autrement dit, créer du signal).<br />

L’homologie – si homologie il y a – dépend alors de l’idée que l’on se fait de<br />

l’évolution et non plus d’une hypothèse d’identité observée : une profonde<br />

transformation du concept.<br />

De fait, lorsque les données (la matrice taxons x caractères) possèdent<br />

un signal phylogénétique clair et net, toutes les méthodes donnent le même<br />

résultat. La structure de l’arbre phylogénétique dépend avant tout des données,<br />

et c’est heureux ! C’est lorsque le signal est faible ou nul que les résultats<br />

divergent selon qu’on ajuste tel ou tel algorithme, tel ou tel modèle. La<br />

légitimité de la transformation du bruit en signal est, bien entendu, un enjeu<br />

épistémologique considérable qui, dans la pratique, repose principalement<br />

sur l’injection d’un savoir qui ne ressortit pas uniquement à l’analyse : telle<br />

branche longue est génératrice d’erreurs, tel gène est connu pour se comporter<br />

de telle manière, tels taxons sont réellement apparentés ou non. On peut se<br />

demander s’il y a du raisonnement circulaire, du vérificationnisme là-dedans<br />

mais les cercles molécularistes se soucient peu de ce questionnement, d’autant<br />

que les résultats sont toujours au rendez-vous de l’analyse, accompagnés de<br />

statistiques brillantes et explicites.<br />

L’évolution des substitutions nucléotidiques est stéréotypée, ce sont toujours<br />

les mêmes bases qui se remplacent. L’évolution des caractères morphologiques<br />

est plus variée. La prodigieuse diversité des métazoaires s’accompagne<br />

de formes qui vont dans tous les sens alors que dans le monde moléculaire<br />

elle n’a presque d’équivalent que la saturation des sites nucléotidiques. On<br />

comprend dès lors la nécessité de modéliser l’évolution moléculaire. Sur ce<br />

plan des prodiges ont été accomplis ces dernières années, non seulement<br />

en termes de temps de calcul et de multiplicité des paramètres du modèle<br />

d’évolution 65 , mais aussi de tests statistiques 66 . <strong>Les</strong> inférences de phylogénies<br />

65. Guindon & Gascuel (2003), “A simple fast, and accurate algorithm to estimate<br />

larges phylogenies by maximum likelihood”, Syst. Biol., 52 @. Rodrigue et al. (2007),<br />

“Exploring fast computational strategies for probabilistic phylogenetic analysis”,<br />

Syst. Biol., 56 @.<br />

66. Shimodaira & Hasegawa (1999), “Multiple comparisons of log-likelihoods with<br />

applications to phylogenetic inference”, Mol. Biol. Evol., 16 @. Huelsenbeck et<br />

al. (2004), “Bayesian phylogenetic model selection using reversible jump Markov<br />

chain MonteCarlo”, Mol. Biol. Evol., 21 @.

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