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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

identifie essentiellement, en génétique de populations, par les limites sur la<br />

covariance génétique 81 et qui vont limiter la réponse de la population aux pressions<br />

de sélection. L’étude de la variation génétique des normes de réaction<br />

dans la population va permettre de quantifier les contraintes génétiques 82 . Une<br />

autre catégorie de contrainte est celle qui concerne l’architecture génétique<br />

de l’organisme considéré. À ce niveau-là, les relations de dominance, de pléiotropie,<br />

d’épistasie au sein et entre des loci, qui peuvent affecter la moyenne<br />

du trait (ou la plasticité adaptative), seront considérées. Outre ces contraintes<br />

d’ordre moléculaire, il existe aussi des contraintes d’ordre physique dont va<br />

dépendre notamment la plasticité non adaptative décrite précédemment. Ces<br />

contraintes auront donc, elles aussi, un rôle important dans la description des<br />

processus microévolutionnaires.<br />

2.2 La microévolution entre les populations<br />

C’est le niveau où l’on peut voir les effets d’épisodes anciens de sélection<br />

et leurs interactions avec les contraintes. D’une certaine façon, les tendances<br />

observables de variation actuelle entre les populations peuvent être considérées<br />

comme un témoignage « fossilisé » de l’histoire évolutionnaire passée,<br />

mais relativement récente, de ces populations 83 . La microévolution entre les<br />

populations est donc le résultat de processus que nous nous sommes efforcés<br />

de décrire dans la section précédente. Se pose alors la question de savoir dans<br />

quelle mesure ces tendances sont le résultat de la sélection naturelle ou des<br />

contraintes ? La notion de corrélation génétique a pendant longtemps été<br />

considérée comme le sujet d’étude central pour répondre à cette question. En<br />

effet, l’étude des corrélations de traits a été accrue en biologie évolutionnaire<br />

lorsque les biologistes des populations ont pris conscience que les corrélations<br />

génétiques 84 parmi les différents traits pouvaient soit augmenter, soit retarder<br />

81. C’est-à-dire par les limites dans les interactions entre le génotype et l’environnement.<br />

Cf. Stearns (1989), “The evolutionary significance of phenotypic plasticity”,<br />

BioScience, 39(7) @.<br />

82. Scheiner & Lyman (1989), “The genetics of phenotypic plasticity I. Heritability”,<br />

Journal of Evolutionary Biology, 2(2) @.<br />

83. Armbruster & Schwaegerle (1996), “Causes of covariation of phenotypic traits<br />

among populations”, Journal of Evolutionary Biology, 9 (3) @.<br />

84. Une corrélation génétique est une corrélation entre deux variances phénotypiques<br />

quelconques qui sont statistiquement associées à des différences génétiques entre<br />

les individus (Pigliucci, 2005, “Evolution of Phenotypic Plasticity : Where Are We<br />

Going Now ?” @, Trends in Ecology & Evolution, 20(9)).

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