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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

2 La plasticité phénotypique en microévolution<br />

(problèmes et solutions)<br />

La microévolution 71 est définie comme l’évolution qui survient en deçà de<br />

l’échelle des espèces (à l’inverse de la macroévolution) et notamment, depuis<br />

les succès de la génétique des populations, comme le changement dans les fréquences<br />

génétiques au sein d’une population d’organismes au cours du temps,<br />

ou le processus par lequel de nouvelles espèces sont créées (spéciation) 72 .<br />

Corrélativement, quatre processus sont considérés comme étant à l’origine<br />

de ce changement : la mutation, la sélection, le transfert de gènes, la dérive<br />

génétique 73 . La variation génétique (et sa sélection) va constituer un élément<br />

explicatif satisfaisant de la microévolution, car elle est à l’origine de la chaîne<br />

causale conduisant à la production de nouveaux phénotypes ; elle est aléatoire,<br />

il est facile de suivre son évolution par le biais des croisements et il est facile<br />

de l’exprimer en termes mathématiques. Dès lors, la compréhension du lien<br />

causal entre variation génétique et variation phénotypique et de la sélection<br />

favorablement ou défavorablement de cette dernière, va permettre de fournir<br />

une image cohérente et satisfaisante de l’évolution. Comme le phénotype<br />

sélectionné porte toujours son altération génétique spécifique, l’évolution<br />

peut être considérée, en termes de génétique des populations, comme un<br />

changement de fréquence allélique dans les populations au fil du temps.<br />

Néanmoins, de manière plus générale, la microévolution se définit comme<br />

l’ensemble des cas observables d’évolution. L’émergence de facteurs de résistance<br />

aux antibiotiques chez certaines souches bactériennes ou le changement<br />

de couleur chez les phalènes au cours du temps constituent des exemples<br />

parmi d’autres. Cette nuance suggère la possibilité de prendre en compte<br />

d’autres théories. Car si la génétique des populations modèle la dynamique<br />

71. Le terme microévolution (tout comme le terme macroévolution) est employé<br />

en anglais en premier par Dobzhansky (1937, Genetics and the origin of species,<br />

Columbia UP). Il définit les changements microévolutionnaires comme des altérations<br />

dans la composition des populations « observables au cours d’une vie<br />

humaine », à l’inverse des changements macroévolutionnaires « qui requièrent une<br />

temporalité à l’échelle de temps géologique » (p. 12). Pour une discussion sur<br />

les origines et signification des termes, cf. Arthur (2003), “Micro-, macro-, and<br />

megaevolution”, in Hall & Olson (eds.), Keywords & concepts in evolutionary developmental<br />

biology, Harvard UP @.<br />

72. Cf. le chapitre de Samadi & Barberousse, ce volume. (Ndd.)<br />

73. Cf. les chapitres de Heams (« Variation »), Huneman (« Sélection ») dans ce<br />

volume.

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