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Les mondes darwiniens

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[les mon des <strong>darwiniens</strong>]<br />

rique semble donc pouvoir bénéficier des développements algorithmiques de<br />

la biologie évolutive pour aborder sous un angle nouveau les problématiques<br />

qu’elle partage avec elle.<br />

2 La nouvelle synthèse phylo-linguistique<br />

Ce rapprochement méthodologique, fait d’injections des approches computationnelles<br />

de la phylogénie dans le domaine anciennement réservé à<br />

la linguistique historique, est assez récent. Il s’inscrit dans le prolongement de<br />

la synthèse initiée dans les années 1980 par Cavalli-Sforza31 et Sokal32 dans le<br />

domaine de la génétique humaine, et par Renfrew33 et Bellwood34 en archéologie,<br />

synthèse consistant à regrouper les arguments de la génétique humaine,<br />

de la linguistique historique et de l’archéologie pour proposer des scénarios<br />

globaux du peuplement humain et de la formation des différentes familles<br />

linguistiques. Ces approches synthétiques ne remettaient cependant pas en<br />

cause le mode de production des arguments linguistiques qu’elles utilisaient,<br />

et ne considérait pas la contribution possible de l’application des méthodes<br />

d’analyse phylogénétique aux données linguistiques mêmes pour tester des<br />

hypothèses concurrentes de peuplement. Ce n’est que récemment que le<br />

potentiel d’une telle transposition méthodologique a été considéré.<br />

Cette transposition est, dans les faits, une synthèse méthodologique<br />

basée sur l’hybridation de l’expertise linguistique classique et de la puissance<br />

analytique des méthodes phylogénétiques. Il ne s’agit pas de supplanter la<br />

méthode comparative, mais de la compléter par les capacités calculatoires<br />

des algorithmes phylogénétiques pour reconstruire des schémas d’affiliations<br />

à partir d’hypothèses d’homologie. <strong>Les</strong> hypothèses de cognation sont en effet<br />

des hypothèses d’homologie : pour une signification donnée, les mots utilisés<br />

par les langues étudiées sont regroupés en classes de cognats, chaque<br />

31. Cavalli-Sforza et al. (1988), “Reconstruction of human evolution : Bringing together<br />

genetic, archaeological, and linguistic data”, PNAS USA, 85 @ ; idem (1996), Gènes,<br />

peuples et langues, Odile Jacob.<br />

32. Sokal (1988), “Genetic, geographic, and linguistic distances in Europe”, PNAS USA,<br />

85 (5) @. Chen & Sokal (1995), “Worldwide analysis of genetic and linguistic relationships<br />

of human populations”, Human Biology, 67 (4).<br />

33. Renfrew 1987), Archaeology and Language : the Puzzle of Indo-European origins,<br />

Jonathan Cape.<br />

34. Bellwood (1991), “The Austronesian dispersal and the origin of languages”, Scientific<br />

American, 265 (1) .

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