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Les bamakois diplômés de Paris

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honte pour soi et, du même coup, une honte pour la famille. Là où certaines<br />

familles ont éprouvé <strong>de</strong>s difficultés à s’acheter un mouton, la famille D. s’en<br />

est procuré <strong>de</strong>ux. La redistribution <strong>de</strong> nourriture ne peut être que plus<br />

conséquente. C’est là une façon <strong>de</strong> faire valoir sa générosité et son statut<br />

social.<br />

tel-00708235, version 1 - 14 Jun 2012<br />

Papou et moi rentrons enfin à Hamdallaye. Il est 13h. Ce qui <strong>de</strong>vait<br />

prendre une heure en a pris trois. <strong>Les</strong> femmes se sont changées en notre<br />

absence pour revêtir les bazins confectionnés pour l’occasion. Nous<br />

mangeons <strong>de</strong> nouveau, les côtes cette fois-ci, accompagnées d’oignons et <strong>de</strong><br />

moutar<strong>de</strong>.<br />

Papou se lance ensuite dans la préparation du thé. J’offre <strong>de</strong>s sodas<br />

imitant ainsi Vieux Cissé. L’achat <strong>de</strong> sucrerie semble faire partie <strong>de</strong> la fête. Je<br />

n’ai pas le choix <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinataires : Nafi et les femmes les plus âgées en<br />

bénéficient.<br />

16h30, les femmes et les hommes se changent pour revêtir leurs plus<br />

beaux vêtements. Nafi, Sogona et Demba arborent <strong>de</strong>s bijoux en or. C’est le<br />

moment, pour elles, d’étaler leurs richesses, et la qualité <strong>de</strong> leur bazins. Elles<br />

quittent toutes les trois la maison pour rendre visite aux voisins, aux amis ou<br />

autres membres <strong>de</strong> la famille. « C’est comme ça, on se montre sous son plus<br />

beau jour », me dit Vieux Cissé. On montre et on se montre, on fait sa<br />

réputation, la sienne et celle <strong>de</strong> sa famille.<br />

[…] De retour après une heure d’absence, c’est à leur tour d’accueillir les<br />

visiteurs. Elles reçoivent et donnent en retour les bénédictions qu’exige<br />

l’évènement : santé, richesse, protection divine. Des jeunes filles se<br />

présentent à elles afin d’offrir également leurs bénédictions, moyennant 100<br />

FCFA. Nafi, la maîtresse <strong>de</strong> Maison, accepte.<br />

Nous terminons cette journée chez les D. en buvant <strong>de</strong> la bouillie,<br />

« pour faire passer la graisse » me dit Vieux Cissé. 19h30, Julie et moi<br />

rentrons à Boulkassoumbougou en taxi. La fête bat son plein. <strong>Les</strong> femmes et<br />

les hommes parcourent les rues, tous apprêtés. Arrivés à notre domicile, nos<br />

voisins nous invitent à manger. Malgré les réticences <strong>de</strong> nos estomacs, nous<br />

acceptons. Ce n’est qu’une heure plus tard, après une ou <strong>de</strong>ux tasses <strong>de</strong> thé,<br />

que nous prenons congé. Repus et éreintés, nous nous endormons en un clin<br />

d’œil.<br />

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