20.01.2015 Views

Les bamakois diplômés de Paris

Les bamakois diplômés de Paris

Les bamakois diplômés de Paris

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

D. L’exemple <strong>de</strong> l’école privée Moribougou<br />

tel-00708235, version 1 - 14 Jun 2012<br />

Avant d’entrer dans les détails, il me faut ouvrir une parenthèse<br />

méthodologique. L’École est, comme la famille, un espace <strong>de</strong> socialisation. Cela a<br />

constitué une raison suffisante à mes yeux pour passer dix jours au sein <strong>de</strong><br />

l’établissement scolaire Moribougou. Mixte et privée 1 , cette école compte 332 élèves<br />

répartis en dix classes qui vont du jardin d’enfant à la 9 ème année. J’ai principalement<br />

assisté et participé aux cours élémentaires <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> 4 ème année, âgés <strong>de</strong> 10 à 12<br />

ans et encadrés par Djigui (cf. personnages <strong>de</strong> l’enquête). <strong>Les</strong> notes d’observation y<br />

ont été prises sur le vif et les cours ont été enregistrés ; quatre entretiens avec <strong>de</strong>ux<br />

enseignants sont venus compléter les données recueillies.<br />

<strong>Les</strong> enquêtés ont été scolarisés à Bamako durant les années 70-90. Le travail<br />

ethnographique dans l’école s’est effectué en 2007. Choisir d’utiliser <strong>de</strong>s données du<br />

« présent » pour expliquer certains aspects <strong>de</strong> la scolarité passée <strong>de</strong> mes<br />

interlocuteurs peut paraître étonnant. C’est la raison pour laquelle il m’a fallu<br />

prendre <strong>de</strong>s précautions. Sur le terrain, la question n’était évi<strong>de</strong>mment pas <strong>de</strong> « tout<br />

voir », <strong>de</strong> « tout traiter ». Il s’agissait surtout <strong>de</strong> ne pas perdre <strong>de</strong> vue les raisons <strong>de</strong><br />

ma présence sur ce lieu d’enquête et, plus largement, les raisons (sociologiques) <strong>de</strong><br />

ma présence au Mali : travailler sur la formation du capital pré-migratoire <strong>de</strong>s<br />

enquêtés. Après mon séjour à Bamako, une partie importante <strong>de</strong> l’investigation a été<br />

<strong>de</strong> vérifier la fiabilité <strong>de</strong>s données empiriques auprès <strong>de</strong>s mes interlocuteurs<br />

«parisiens », <strong>de</strong> comparer leur vécu scolaire avec ce qu’il m’a été donné d’observer à<br />

Bamako. De ce qui a été vu et entendu à l’école Moribougou, je n’ai retenu que ce qui<br />

corroborait le discours <strong>de</strong>s enquêtés.<br />

La forte présence d’un ordre moral<br />

[Bamako, le 28.11.07] 7h10, ma nuit fût courte et mon réveil difficile. […]<br />

C’est à pied que je me rends à « Moribougou ». Cela fait plusieurs jours que je<br />

prends le chemin <strong>de</strong> l’école et certaines personnes commencent à me<br />

reconnaître. On me salue, par mon prénom parfois […].<br />

1 <strong>Les</strong> quelques visites faites à l’école publique <strong>de</strong> Korofina m’ont permis d’avoir un point <strong>de</strong><br />

comparaison avec l’école Moribougou : conditions matérielles d’enseignement, nombre d’élèves par<br />

classe, discussions et entretiens avec <strong>de</strong>s enseignants, etc.<br />

140

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!