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Les bamakois diplômés de Paris

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1. Diplômés, et après <br />

tel-00708235, version 1 - 14 Jun 2012<br />

« En 1958, l’Université Lovanium, créée en 1954, comptait 177 étudiants et<br />

diplômait les sept premiers universitaires africains formés au Congo. En 1988, trente<br />

plus tard, environ 50 000 étudiants sont inscrits dans une quarantaine<br />

d’établissements supérieurs, dont trois universités 1 ». Le Mali, qui avait 309<br />

étudiants en 1967 2 , en comptait 19 000 en 1988 3 . À l’aube <strong>de</strong>s années 90, le nombre<br />

d’étudiants et <strong>de</strong> diplômés était largement supérieur aux possibilités réelles d’accueil<br />

<strong>de</strong>s établissements ainsi qu’aux possibilités d’emploi exigeant un titre universitaire.<br />

Conditions d’enseignement d’un côté et conditions d’emploi <strong>de</strong> l’autre ont été<br />

les <strong>de</strong>ux facteurs évoqués par les enquêtés pour qualifier leurs situations scolaire et<br />

professionnelle à Bamako entre 1985 et 2000. Cette situation s’inscrit dans un<br />

contexte <strong>de</strong> crise (économique, sociale et politique) dont les <strong>de</strong>ux évènements<br />

majeurs ont été le renversement du régime autoritaire du général Moussa Traoré (le<br />

26 mars 1991) et l’élection du premier prési<strong>de</strong>nt démocratiquement élu du Mali :<br />

Alpha Oumar Konaré (le 26 avril 1992). Entrons dans les détails.<br />

1.1 Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scolarisation accrue dans un<br />

contexte <strong>de</strong> crise<br />

Avec l’explosion démographique que connaît Bamako <strong>de</strong>puis les années 60,<br />

l’urbanisation croissante 4 , et la volonté politique d’une « éducation <strong>de</strong> masse et <strong>de</strong><br />

qualité », les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> scolarisation se sont considérablement accrues. « En 1964,<br />

le taux <strong>de</strong> scolarisation était <strong>de</strong> 12% et atteignait 25,1% en 1972 5 ». Je l’ai dit, cette<br />

progression nationale <strong>de</strong> scolarisation est caractéristique <strong>de</strong> la première décennie <strong>de</strong><br />

l’indépendance. On gardait à l’esprit ceux qui, avec l’École coloniale, s’étaient garantis<br />

un avenir, particulièrement au sein <strong>de</strong> la fonction publique. L’école était alors un<br />

symbole <strong>de</strong> prestige et <strong>de</strong> promotion. Cette vision positive du système éducatif a<br />

d’autant plus imprégné les consciences que les politiques scolaires ont renforcé les<br />

équivalences formation/emploi jusqu’en 1980. Mais cette « obsession quantitative 6 »<br />

1 Benoît Verhaegen, « L’enseignement supérieur : vers l’explosion », Politique Africaine, n°41, 1991, p.<br />

51.<br />

2 Op.cit., Diop, 1985, p. 159.<br />

3 Op.cit., Gérard, 1992, p.61.<br />

4 Voir Histoire <strong>de</strong> l’urbanisation <strong>de</strong> Bamako, pp. 87-91.<br />

5 Op.cit., Gérard, 1992, p.61.<br />

6 Op.cit., Dumestre, 2000, p. 175.<br />

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