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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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deux des «suj<strong>et</strong>s» au singulier, alors que lors sayaus est un «complément d’obj<strong>et</strong> direct»<br />

au pluriel.<br />

On sait qu’en ancien français, <strong>la</strong> présence d’un -s à <strong>la</strong> fin d’un «nom» masculin<br />

indique conjointement son nombre (catégorie) <strong>et</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qu’il entr<strong>et</strong>ient avec les<br />

autres unités (ici, le verbe).<br />

L’amalgame des marqueurs segmentaux fusionne indications de re<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> de<br />

catégories <strong>et</strong> oblige à poser marqué + marqueurs morphologiques comme analyse du<br />

mot, puis à distinguer les marques en fonction du type de contenu qu’elles véhiculent<br />

(catégories ou re<strong>la</strong>tions).<br />

3.2.3 Niveaux d’analyse syntaxique<br />

Intuitivement, on voit bien que toutes les re<strong>la</strong>tions de dépendance ne sont pas du même<br />

ordre: certaines re<strong>la</strong>tions semblent fondamentales <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent à l’énoncé d’exister,<br />

d’autres jouent à un niveau inférieur. Nous verrons tout d’abord comment Gilbert Lazard<br />

présente c<strong>et</strong>te distinction entre les niveaux d’analyse syntaxique sous <strong>la</strong> forme<br />

d’une tripartition (→3.2.3.1). Nous m<strong>et</strong>trons ensuite <strong>la</strong> question des marques en rapport<br />

avec c<strong>et</strong>te division en trois niveaux (→3.2.3.2).<br />

3.2.3.1 Tripartition de <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> selon Gilbert Lazard<br />

Les dépendances ne jouent pas toutes au même niveau. Dans un article nommé La<br />

distinction entre nom <strong>et</strong> verbe en morphologie <strong>et</strong> en <strong>syntaxe</strong> (1984), Gilbert Lazard<br />

disait:<br />

«On peut donc se représenter <strong>la</strong> morpho<strong>syntaxe</strong> comme un continuum dont l’une des extrémités<br />

couvre les séquences les plus courtes, l’autre, disons, <strong>la</strong> proposition bien entendu,<br />

c<strong>et</strong>te dernière limite est arbitraire: on peut considérer des séquences plus longues, phrase<br />

complexe <strong>et</strong> même ensembles supérieurs à <strong>la</strong> phrase, mais ce n’est pas nécessaire pour notre<br />

propos. Par définition, ce continuum ne se divise pas en parties bien distinctes. Il est cependant<br />

pratiquement nécessaire d’y définir approximativement des zones. Il est commode d’en<br />

distinguer trois:<br />

1) <strong>la</strong> morphologie: ce terme entendu ici <strong>dans</strong> son sens traditionnel, comme l’étude des unités<br />

<strong>et</strong> de leurs combinaisons à l’intérieur du ‹mot›; ce dernier terme est lui-même bien difficile<br />

à définir précisément, mais il représente <strong>dans</strong> beaucoup de <strong>la</strong>ngues une réalité indéniable,<br />

même si ses contours restent un peu flous;<br />

2) <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> ‹immédiate›: c’est celle du syntagme, au sens ordinaire du terme, c’est-à-dire<br />

celle qui étudie les combinaisons du mot avec ses satellites;<br />

3) <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> de proposition ou ‹phrastique›: elle décrit <strong>la</strong> nature <strong>et</strong> les rapports du prédicat<br />

<strong>et</strong> des actants (<strong>et</strong> des circonstants).»<br />

C<strong>et</strong>te partition délimite les domaines respectifs d’une <strong>syntaxe</strong> dite de mot (que Gilbert<br />

Lazard nomme, non sans une inévitable ambiguïté, morphologie), une <strong>syntaxe</strong> immédiate<br />

<strong>et</strong> une <strong>syntaxe</strong> de phrase, que nous préférons dire argumentale. 37 La première<br />

concerne les re<strong>la</strong>tions entre les formants des mots, <strong>la</strong> deuxième celles entre les constituants<br />

immédiats du syntagme, <strong>la</strong> troisième les re<strong>la</strong>tions entre les constituants immédiats<br />

des propositions. 38 C<strong>et</strong>te dernière est fondamentale, puisqu’elle perm<strong>et</strong> l’ex-<br />

37 Voir <strong>la</strong> distinction entre phrase <strong>et</strong> énoncé (→3.4.1.2).<br />

38 Voir→3.4.2 sur <strong>la</strong> distinction entre phrase-énoncé <strong>et</strong> proposition.<br />

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