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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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eaucoup de <strong>la</strong>ngues l’ordre des termes joue un rôle fondamental. Certaines connaissent des<br />

formes plus ou moins poussées de coalescence entre terme nominal <strong>et</strong> verbe.»<br />

Les marques d’expression sont au moins de trois ordres: morphologique (flexion, emploi<br />

d’adpositions, phénomène d’accord <strong>et</strong> de rection), séquentiel (ordre des constituants)<br />

<strong>et</strong> lexical (phénomènes de figement, qui impliquent une modification des propriétés<br />

transformationnelles 32 ). À ce<strong>la</strong>, on ajoutera l’intonation, qui sert également à<br />

exprimer les re<strong>la</strong>tions, mais aussi l’intégration du constituant à une construction plus<br />

<strong>la</strong>rge (Lemaréchal 1997, notamment 123). Il n’y a bien entendu aucune raison que ces<br />

types de procédés soient employés exclusivement pour marquer les re<strong>la</strong>tions entre le<br />

noyau verbal <strong>et</strong> les termes nominaux. Dès lors, traiter les marques d’expression segmentales<br />

<strong>et</strong> leur contenu sans les distinguer n<strong>et</strong>tement est d’autant plus absurde que<br />

ces procédés segmentaux sont en concurrence, ou plutôt en superposition, avec les<br />

autres procédés. 33<br />

3.2.2.2 Marques <strong>et</strong> spécification<br />

Les re<strong>la</strong>tions syntaxiques sont donc exprimées par des marques. Voyons comment ces<br />

dernières s’articulent autour de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion minimale.<br />

Si l’on reprend les vues qu’A<strong>la</strong>in Lemaréchal a exposées <strong>dans</strong> Zéro(s) (1997), les<br />

marques sont des contraintes qui s’ajoutent à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion minimale pour <strong>la</strong> spécifier,<br />

c’est-à-dire en préciser <strong>la</strong> valeur sémantique; 34 par exemple, <strong>dans</strong>:<br />

«li abbesse [4] <strong>et</strong> li covens [. . .] ont doneit a trecens a Ja-[5]-kemin le Rotial [. . .] .» (Document<br />

1260–02–21b, 3).<br />

<strong>la</strong> marque segmentale facultative a spécifie <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre ont doneit <strong>et</strong> Jakemin <strong>et</strong><br />

fait de ce dernier le bénéficiaire. 35<br />

Selon A<strong>la</strong>in Lemaréchal, les marques sont hiérarchisées (122–123): en particulier,<br />

il considère que les marques intégratives ou démarcatives sont toujours présentes <strong>et</strong><br />

que les marques séquentielles <strong>et</strong> catégorielles s’y superposent. Dans c<strong>et</strong>te vision des<br />

choses, les marques segmentales viennent se greffer, en dernier lieu, aux marques<br />

catégorielles. Ce qui importe surtout, c’est que ce sont les marques intégratives qui<br />

révèlent <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion minimale <strong>et</strong> que les autres types de marques ne font que s’y ajouter.<br />

La spécification est une surimpression des marques.<br />

La préexistence de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion minimale suppose que toute contrainte supplémentaire<br />

se superpose à ce «bruit de fond cosmologique» (Lemaréchal 1997, 107). Par<br />

conséquent, celui qui repère une spécification repère forcément une re<strong>la</strong>tion minimale<br />

du même coup. On peut ainsi re<strong>la</strong>tiviser ce qui a été dit plus haut (→3.2.1.2): il n’y a<br />

pas que <strong>la</strong> sémantique qui perm<strong>et</strong>te de repérer une re<strong>la</strong>tion minimale. On peut se servir<br />

32 Voir notamment Gross 1996, 12–13.<br />

33 Voir Lemaréchal 1983, où l’auteur montre que c’est <strong>la</strong> superposition de ces marques qui<br />

perm<strong>et</strong> de lever l’ambiguïté posée par les marques segmentales «homonymes».<br />

34 Cf. Lemaréchal 1997, en particulier 107–114.<br />

35 Nous étudions le phénomène ci-dessous (→3.4.4.2).<br />

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