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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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L’orientation associe ainsi, <strong>dans</strong> le cadre défini par le verbe, une correspondance<br />

entre les rôles sémantiques <strong>et</strong> les marques, excluant donc les circonstants. A<strong>la</strong>in<br />

Lemaréchal étend <strong>la</strong> notion à toutes les «parties du discours» (entendues chez lui du<br />

point de vue de <strong>la</strong> sémantique de <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong>). Voici l’analyse qu’il propose pour les<br />

noms en français moderne:<br />

«On peut définir une orientation primaire des nominaux par le seul jeu des propositions<br />

nominales, avec ou sans copule, <strong>et</strong> des procédures d’apposition ou autres constructions épithétiques<br />

[. . .]<br />

– ce médecin est chef de clinique<br />

– ce livre est un cadeau<br />

– ce médecin, un chef de clinique<br />

– un médecin chef de clinique<br />

– ce livre, un cadeau<br />

– un livre-cadeau<br />

Dans tous ces exemples, les nominaux, substantivés ou non, 93 sont coorientés. Il y a coorientation<br />

entre médecin <strong>et</strong> chef de clinique, livre <strong>et</strong> cadeau, aussi bien <strong>dans</strong> ce médecin est chef<br />

de clinique ou ce livre est un cadeau (proposition nominale), que <strong>dans</strong> ce médecin[,] un chef<br />

de clinique, un médecin chef de clinique, ce livre[,] un cadeau ou un livre-cadeau (apposition).<br />

En règle générale, l’orientation primaire d’un nominal se [110] définit comme une<br />

désignation de c<strong>et</strong> obj<strong>et</strong>.» (Lemaréchal 1989, 109–110).<br />

Dans ce cadre étendu, <strong>la</strong> notion d’orientation revêt une valeur plus sémantique. De<br />

l’orientation des nominaux, nous r<strong>et</strong>iendrons surtout <strong>la</strong> notion de coorientation, qui<br />

se définit comme l’orientation commune de plusieurs constituants vers <strong>la</strong> désignation<br />

d’un même obj<strong>et</strong>. 94<br />

c. La sémantique comme indice des re<strong>la</strong>tions syntaxiques. On ne peut é<strong>la</strong>borer toute<br />

<strong>la</strong> description syntaxique sur <strong>la</strong> base de critères sémantiques. Cependant, l’existence<br />

de <strong>la</strong> correspondance entre <strong>la</strong> forme <strong>et</strong> le rôle autorise à faire usage de <strong>la</strong> sémantique<br />

pour isoler les arguments, c’est-à-dire segmenter <strong>la</strong> phrase en arguments. Pour l’ancien<br />

français, il n’y a de toute façon pas le choix (→3.1.3.1). La re<strong>la</strong>tion qui existe<br />

entre un participant <strong>et</strong> le procès est, <strong>dans</strong> une certaine mesure, transposable sur le p<strong>la</strong>n<br />

syntaxique. 95 C’est le sens que nous donnons ici à argument <strong>et</strong> prédicat: 96 . Ainsi,<br />

le prédicat implique une série de re<strong>la</strong>tions minimales (figure 3.17). En guise de première<br />

évaluation de <strong>la</strong> structure syntaxique, on peut simplement affirmer que chaque<br />

argument «fonctionne» avec le prédicat, qu’il y a entre eux une re<strong>la</strong>tion syntaxique<br />

minimale (→3.2.1.2). L’analyse révélera peut-être si c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion est spécifiée (sur le<br />

principe de <strong>la</strong> spécification,→3.2.2.2).<br />

«La afaita Werris [. . .] a sangor Arnult devant nom<strong>et</strong> ii verges [7] <strong>et</strong> demie d’aluez»<br />

(Document 1267–10–29, 6).<br />

93<br />

Voir Lemaréchal 1989, 44–54, où l’auteur expose ses vues sur <strong>la</strong> distinction entre les noms<br />

<strong>et</strong> les substantifs.<br />

94<br />

Voir également Lemaréchal 1997, 128–129.<br />

95<br />

En présence de structures complexes, avec plusieurs prédicats hiérarchisés, il est parfois<br />

insuffisant de se servir de <strong>la</strong> sémantique, ne fût-ce que pour détecter <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion minimale;<br />

voir le cas des infinitives (→3.4.4.6).<br />

96<br />

Et c’est pour c<strong>et</strong>te raison que le choix des termes semble défendable: il y a une valeur logique<br />

sous-jacente à l’organisation des constituants syntaxiques les uns par rapport aux autres.<br />

89

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