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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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[authentification [écrit [parole [action]]]]<br />

FIG. 3.1 – Schématisation du type de texte charte selon Marie-Guy<br />

Boutier<br />

«La charte n’est pas à proprement parler un terme technique, mais plutôt un terme générique,<br />

recouvrant une variété confuse de documents. N’étant pas technique, le mot est assez<br />

flou. On l’emploie généralement pour désigner un acte écrit, émanant le plus souvent d’une<br />

autorité royale, religieuse ou seigneuriale, mais jamais à une époque où l’auteur multiplie les<br />

documents <strong>dans</strong> le cadre d’administration ad hoc. Une charte contient soit une concession de<br />

biens, de droits,. . . soit une décision judiciaire.» (Guyotjeannin <strong>et</strong> al. 1993, 25, italiques en<br />

grasses <strong>dans</strong> le texte).<br />

«Une charte est un acte par lequel se manifeste au Moyen Âge <strong>la</strong> volonté de l’auteur de l’acte<br />

écrit <strong>et</strong> qui constitue normalement un titre entre les mains de son bénéficiaire.» (Cárcel Ortí<br />

1994, §385).<br />

Comme l’avouent les auteurs, ces définitions sont approximatives, mais elles rep<strong>la</strong>cent<br />

cependant le document <strong>dans</strong> un cadre pragmatique c<strong>la</strong>ir: l’obj<strong>et</strong> charte est construit par<br />

un ou plusieurs individus pour servir à communiquer un message à d’autres individus<br />

<strong>dans</strong> une situation qui justifie ce transfert d’information, dont le texte est le véhicule.<br />

C<strong>et</strong>te description «externe» situe le document <strong>dans</strong> le monde (pourquoi il est écrit,<br />

par qui, pour qui, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ce en conséquence le texte <strong>dans</strong> un contexte. Selon Jean-<br />

Michel Adam (1999, spéc. 37–40), c<strong>et</strong>te insertion d’une structure linguistique <strong>dans</strong><br />

une situation d’énonciation définit de manière générale le discours.<br />

Le contexte ainsi que les contraintes sociales <strong>et</strong> pragmatiques influencent <strong>la</strong> manière<br />

dont le texte est structuré en séquences ordonnées (ce que Jean-Michel Adam<br />

nomme texture). Le fait est extrêmement prégnant <strong>dans</strong> le cas des chartes, <strong>et</strong> Marie-<br />

Guy Boutier (2003) a pu montrer que <strong>la</strong> structure énonciative du document est entièrement<br />

pensée <strong>dans</strong> le sens de son utilisation. Une charte, écrit-elle, est un «écrit adressé<br />

authentique faisant connaître une parole créant ou attestant une action juridique» (41).<br />

Après avoir exposé que <strong>la</strong> charte «publiait» par écrit <strong>la</strong> parole performative d’un acte<br />

juridique (exprimé par un verbe) – schématiquement: figure 3.1. Tous ces éléments de<br />

définition trouvent un écho <strong>dans</strong> les chartes, qui suivent pratiquement toujours <strong>la</strong> progression<br />

suivante: 1/ l’auteur de l’acte, qui profère <strong>la</strong> parole performative s’identifie;<br />

2/ <strong>la</strong> parole en question est recensée <strong>et</strong> l’action juridique est identifiée par un verbe<br />

spécifique; 3/ les autorités compétentes corroborent <strong>la</strong> véridicité de c<strong>et</strong> écrit (c’est-àdire<br />

<strong>la</strong> conformité entre <strong>la</strong> parole <strong>et</strong> sa représentation écrite). Les contraintes que le<br />

texte subit contribuent donc en grande partie à le définir.<br />

C<strong>et</strong>te spécificité du type de texte implique que, quelles que soient les conclusions<br />

tirées des analyses basées sur ces textes, nous devrons être conscient qu’elles ne valent<br />

que pour <strong>la</strong> famille des chartes appartenant au corpus étudié.<br />

c. Définition. Nous pouvons donc, <strong>dans</strong> le cadre de notre étude, nous satisfaire de <strong>la</strong><br />

définition formalisée de <strong>la</strong> figure 3.2.<br />

3.1.2.2 Unité minimale: le mot<br />

Nous pouvons adm<strong>et</strong>tre que les mots nous sont «donnés» comme le texte, mais <strong>dans</strong><br />

une moindre mesure (→a). Ce<strong>la</strong> justifie à nos yeux que nous prenions le mot comme<br />

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