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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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On pourrait se demander si les valeurs accordées à <strong>et</strong> ne sont pas extrapolées du rapport<br />

qui unirait les énoncés entre lesquels il se trouve même s’il n’était pas présente.<br />

Par ailleurs, les emplois du type relevé par Philippe Ménard au §196, 1 correspondent<br />

à <strong>la</strong> diversité des emplois <strong>dans</strong> les chartes, c’est-à-dire à une sorte de catégorie «fourr<strong>et</strong>out».<br />

83 Et ne ferait dès lors qu’expliciter une limite, <strong>et</strong> non une valeur.<br />

C<strong>et</strong>te «coordination» des énoncés est extrêmement fréquente. Le texte qui suit,<br />

choisi pour sa briév<strong>et</strong>é, est représentatif de <strong>la</strong> forme que prennent habituellement les<br />

textes (les <strong>et</strong> impliqués sont soulignés):<br />

«Je, Ermesens, contesse de Lucemborg, faz savoir a touz ceaus qui ces l<strong>et</strong>tres [2] verront que<br />

de sis_cent mars de ligois, que messires Robers, par <strong>la</strong> grace de [3] Deu eveskes de Liege,<br />

dovoit a moi <strong>et</strong> a mon fil Hanri, a il fait bon [4] paement <strong>et</strong> entier, <strong>et</strong> nos en tenons a paié, <strong>et</strong><br />

en aquittons touz nos [5] pleges. En tesmongnage de ce, li doing je mes l<strong>et</strong>tres saelees de mon<br />

sael, [6] que furent faites le jor del Assumption Nostre Damme, quant li miliares coroit par [7]<br />

m <strong>et</strong> cc <strong>et</strong> xl trois ans. » (Document 1243–08–15).<br />

Prenons position: tout d’abord, en suivant un principe de simplicité, il nous a paru<br />

raisonnable de considérer qu’il n’y a jamais de coordination syntaxique de deux énoncés.<br />

La construction Je, Ermesens, contesse de Lucemborg, faz savoir a touz ceaus qui<br />

ces l<strong>et</strong>tres [2] verront que [. . .] (Document 1243–08–15) citée ci-dessus est très courante.<br />

Aucune marque grammaticale ne perm<strong>et</strong> de se prononcer quant à l’éventuelle<br />

coordination de toutes les propositions introduites par <strong>et</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> suite du texte, qui seraient<br />

<strong>dans</strong> ce cas toutes des subordonnées. L’ambiguïté ne peut être levée <strong>et</strong> il paraît<br />

tout aussi difficile de trancher <strong>dans</strong> un sens ou <strong>dans</strong> l’autre. Pour simplifier l’analyse,<br />

il nous a paru intéressant de considérer qu’il s’agissait de principales. Dans c<strong>et</strong>te optique,<br />

l’analyse de <strong>la</strong> charte Document 1243–08–15 se fait comme suit (<strong>la</strong> double barre<br />

sépare les énoncés):<br />

«Je, Ermesens, contesse de Lucemborg, faz savoir a touz ceaus qui ces l<strong>et</strong>tres [2] verront que<br />

de sis_cent mars de ligois, que messires Robers, par <strong>la</strong> grace de [3] Deu eveskes de Liege,<br />

dovoit a moi <strong>et</strong> a mon fil Hanri, a il fait bon [4] paement <strong>et</strong> entier, || <strong>et</strong> nos en tenons a paié, ||<br />

<strong>et</strong> en aquittons touz nos [5] pleges. || En tesmongnage de ce, li doing je mes l<strong>et</strong>tres saelees de<br />

mon sael, [6] que furent faites le jor del Assumption Nostre Damme, quant li miliares coroit<br />

par [7] m <strong>et</strong> cc <strong>et</strong> xl trois ans.» (Document 1243–08–15).<br />

Compte tenu de ce<strong>la</strong>, <strong>et</strong> sachant que l’ancien français est une <strong>la</strong>ngue <strong>dans</strong> <strong>la</strong>quelle<br />

une phrase est correcte sans qu’aucun constituant autre que <strong>la</strong> flexion verbale n’exprime<br />

le «suj<strong>et</strong>» (voir p. ex. Ménard 1994, §55), nous avons séparé en deux phrases<br />

ce segment (<strong>la</strong> séparation est marquée par deux barres verticales):<br />

«Et por ce [12] ke ce soit ferme <strong>et</strong> stable, avo_nos a ce l<strong>et</strong>res pendut nostre saeal. || Et avons<br />

pri<strong>et</strong> mom le veke ke ihl i_m<strong>et</strong>it le sin.» (Document 1236–05, 11).<br />

«[. . .] se ihl vendre le voloit ne sez hoirs aprés, li_glise l’aurat dev〈ant t〉oz achators. || Et<br />

si en_donroit tant com ele varoit [9] solon ce ke un_vent terres en ce-lui pais.» (Document<br />

1236–05, 8).<br />

83 On pourrait faire les mêmes remarques au suj<strong>et</strong> de <strong>la</strong> liste fournie par C<strong>la</strong>ude Buridant, que<br />

ce soit <strong>dans</strong> son étude sur les rapports de <strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong> (Buridant 1980) ou <strong>dans</strong> sa<br />

grammaire (Buridant 2000, §449–451).<br />

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