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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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<strong>la</strong> fois requis <strong>et</strong> régis, dont le verbe requiert <strong>la</strong> présence <strong>et</strong> impose <strong>la</strong> forme (p. ex.,<br />

verbes nécessitant un obj<strong>et</strong> «indirect» introduit par de); les actants seulement régis,<br />

dont <strong>la</strong> présence n’est pas nécessaire, mais dont <strong>la</strong> forme est fixée par le verbe (du<br />

type à sa dulcinée <strong>dans</strong> penser à sa dulcinée); <strong>et</strong> enfin les adj<strong>et</strong>s, 91 requis, mais non<br />

régis (donc, de forme libre) <strong>et</strong> en outre cumu<strong>la</strong>bles. Il y a donc des marques morphologiques<br />

(flexion) <strong>et</strong> segmentales (adpositions) qui perm<strong>et</strong>tent d’évaluer <strong>la</strong> distance<br />

syntaxique des actants par rapport au verbe. Ces contraintes de marquage s’ajoutent à<br />

<strong>la</strong> contrainte de présence, qui ne suffit pas pour aboutir à un c<strong>la</strong>ssement compréhensif<br />

des arguments. 92<br />

Outre ces actants, Gilbert Lazard parle de circonstants, «qui n’ont d’autre lien<br />

avec le prédicat verbal que celui sans lequel ils ne feraient pas partie de <strong>la</strong> phrase»<br />

(1994, 81). Ces arguments ont comme particu<strong>la</strong>rité d’être de forme libre par rapport<br />

au prédicat <strong>et</strong> d’être suppressibles sans nuire à <strong>la</strong> grammaticalité de <strong>la</strong> phrase.<br />

Comme nous travaillons sur l’ancienne <strong>la</strong>ngue, nous ne pouvons caractériser les<br />

arguments en fonction du fait qu’ils sont requis ou non par le prédicat (→3.1.3.3).<br />

Néanmoins, puisque <strong>la</strong> taxinomie proposée par Gilbert Lazard est fondée sur <strong>la</strong> comparaison<br />

de nombreuses <strong>la</strong>ngues <strong>dans</strong> une optique de linguistique générale, il n’y a pas<br />

de raison qu’elle ne trouve pas un écho <strong>dans</strong> le fonctionnement de l’ancien français.<br />

Nous ne transposerons pas les concepts définis par Gilbert Lazard <strong>dans</strong> notre système<br />

de notation, mais nous emploierons son c<strong>la</strong>ssement comme hypothèse de travail.<br />

Si l’on essaye de m<strong>et</strong>tre explicitement en re<strong>la</strong>tion les contraintes formelles (point<br />

de vue morphosyntaxique) <strong>et</strong> les participants <strong>et</strong> circonstances qu’elles expriment<br />

(point de vue sémantico-référentiel), on constate assez vite que <strong>la</strong> connaissance du<br />

verbe <strong>et</strong> de son sens donne une idée précise de <strong>la</strong> manière dont les informations sémantiques<br />

sont véhiculées par une forme d’expression spécifique. Ainsi, en français,<br />

pour les verbes pouvant avoir deux actants, en phrase active biactancielle, l’actant obligatoire<br />

exprime l’agent, alors que l’autre actant exprime le patient. C<strong>et</strong>te association<br />

est nommée orientation par A<strong>la</strong>in Lemaréchal (1989, 102):<br />

«Pour un verbe appartenant à une sous-c<strong>la</strong>sse donnée <strong>et</strong> à une voix donnée, des rôles précis<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> situation (agent, patient, destinataire, causateur) sont associés aux différents actants:<br />

en français, un verbe transitif, donc au moins bivalent, à l’actif a un premier actant agent <strong>et</strong><br />

un second actant patient: Bernard renverse Alfred.<br />

L’‹orientation› d’un verbe est c<strong>et</strong>te caractéristique qui associe aux différents participants en<br />

rapport avec lui à <strong>la</strong> fois un rang <strong>dans</strong> <strong>la</strong> hiérarchie [c’est-à-dire une fonction syntaxique<br />

spécifique] <strong>et</strong> un rôle <strong>dans</strong> <strong>la</strong> situation, sachant que c<strong>et</strong>te association est caractéristique de <strong>la</strong><br />

sous-c<strong>la</strong>sse <strong>et</strong> de <strong>la</strong> voix de <strong>la</strong> forme verbale. Dès qu’un verbe est bivalent, trivalent, <strong>et</strong>c., une<br />

forme verbale appartenant à ce verbe associe des rôles précis à <strong>la</strong> fois aux premier, second,<br />

tiers actant [. . .].»<br />

L’auteur poursuit en disant que le prédicat des propositions biactancielles a une<br />

«orientation primaire» vers l’agent <strong>et</strong> une «orientation secondaire» vers le patient.<br />

L’orientation est gérée par le système de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, qui pose une série de contraintes<br />

sur les différents actants. Ces contraintes spécifient les re<strong>la</strong>tions unissant les arguments<br />

au prédicat.<br />

91 Terme que Gilbert Lazard emprunte à Jack Feuill<strong>et</strong> 1988, 147; voir Lazard 1994, 84.<br />

92 C’est pourtant l’option que suit C<strong>la</strong>ude Hagège <strong>dans</strong> La structure des <strong>la</strong>ngues (1999, 37), en<br />

ne posant que <strong>la</strong> distinction entre arguments nucléaires (requis) ou non.<br />

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