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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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3.4.7.3 Hiérarchie des appositions<br />

Comment se fier au seul critère morphologique pour séparer, à l’intérieur d’un syntagme<br />

où tous les mots sont coréférents, des groupes dont on perçoit néanmoins l’autonomie<br />

par rapport au reste du syntagme? L’exemple des titres accompagnant un nom<br />

de personne, qu’on rencontre fréquemment <strong>dans</strong> les documents, est particulièrement<br />

révé<strong>la</strong>teur:<br />

«me sires Gerars» (Document 1263–03–31, 17).<br />

«mes sires Wilheames d’Awans» (Document 1268–03–10, 8).<br />

On a l’impression que le titre forme une unité, alors que le nom de <strong>la</strong> personne en<br />

forme une autre. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer qu’un phénomène de figement<br />

affecte le titre indépendamment du groupe coréférent.<br />

On trouve en outre des exemples qui attestent <strong>la</strong> détermination d’un seul des<br />

groupes par un syntagme non coréférent. Dans l’exemple qui suit, c’est filhe uniquement<br />

que détermine le syntagme Tyri de Jace:<br />

«damoiseelhe Lieiars, filhe saingnor Tyri de Jace» (Document 1247–06, 2).<br />

Les mots damoiseelhe <strong>et</strong> Lieiars sont apposés à filhe, qui est déterminé par Tyri de<br />

Jace. Le potentiel syntaxique <strong>et</strong> sémantique (figé <strong>dans</strong> le lexique, mais aussi <strong>dans</strong> le<br />

rapport de ce mot avec le monde) de Lieiars ne perm<strong>et</strong>trait pas que Tyri de Jace le<br />

détermine également. Ce qui légitime donc <strong>la</strong> subdivision du syntagme en syntagmes<br />

constituants, c’est que <strong>la</strong> détermination de chacun des groupes est possible sans qu’elle<br />

ne porte nécessairement sur les autres. Il est courant qu’un constituant ne détermine<br />

ainsi qu’une partie seulement d’un ensemble de mots coorientés. Qu’on repense à<br />

l’organisation des arguments autour du prédicat pour voir à quel point ce phénomène<br />

est général: ce n’est pas parce que R2 complémente le prédicat <strong>et</strong> que ce dernier est<br />

coorienté par rapport à S1 que R2 complémente S1.<br />

Tous les cas ne sont pas aussi transparents. Souvent, seul le référent peut aider à<br />

analyser <strong>la</strong> hiérarchie des appositions:<br />

«A tos cheaus ki ces l<strong>et</strong>tres verront <strong>et</strong> oront, nos, Ustaces li Frans Hons de Holeingnule,<br />

Wilheames d’A-[2]-wans, chevalier, sires Henris de Nuvis <strong>et</strong> sires Gerars des Changes,<br />

escevien de Liege, salus <strong>et</strong> conissance de veriteit.» (Document 1263–03–31, 1).<br />

Ce n’est que parce qu’on sait par ailleurs que Guil<strong>la</strong>ume d’Awans n’est pas échevin de<br />

Liège (il est chevalier) qu’on peut dire que escevien de Liege est apposé exclusivement<br />

à sires Henris de Nuvis <strong>et</strong> sires Gerars des Changes. La plupart du temps, ce genre<br />

d’information nous fait défaut <strong>et</strong> il n’est pas possible de trancher. Ainsi, <strong>dans</strong> le même<br />

document, devant<br />

bon plege furent doneit de par mon saingnor Gerar de Hermees: sires Ustaces li Frans Hons<br />

de Holeingnule, li sires Wilhe-[11]-ames d’Awans, mes sires Wilheames de Waruez, chevalier<br />

[. . .] (Document 1263–03–31, 10).<br />

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