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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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Enfin, les re<strong>la</strong>teurs qui spécifient <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion impliquant une subordonnée de <strong>la</strong><br />

sorte se trouvent, <strong>dans</strong> l’immense majorité des cas, au début de <strong>la</strong> proposition en question.<br />

134 On observe donc un fonctionnement simi<strong>la</strong>ire à celui observé <strong>dans</strong> le cadre<br />

d’arguments nominaux (→3.4.4.2).<br />

b. Absence de re<strong>la</strong>teur. En l’absence de re<strong>la</strong>teur, nous estimerons – sauf si l’enchâssement<br />

ou le mode du prédicat s’y oppose – qu’il n’y a pas subordination, mais juxtaposition,<br />

<strong>et</strong> qu’on a affaire à deux phrases différentes. Il est assez exceptionnel qu’une<br />

proposition fonctionne comme un argument sans qu’aucun re<strong>la</strong>teur ne l’accompagne.<br />

Nous reprendrons <strong>dans</strong> ce cas les termes traditionnels <strong>et</strong> distinguerons les incidentes<br />

des constructions paratactiques – ces dernières ne sont pas attestées en contexte argumental<br />

(→3.4.6.4 c).<br />

Les incidentes sont des propositions personnelles sans marque segmentale de subordination,<br />

mais dont l’intégration (enchâssement) trahit <strong>la</strong> position hiérarchique:<br />

elles ont fonction de C5. Parmi les incidentes, on distingue deux groupes principaux:<br />

celles qui utilisent le nom quel <strong>et</strong> celles qui utilisent <strong>la</strong> formule (c’)est a savoir/dire<br />

(voir les exemples analysés ci-dessous). Dans tous ces cas, il y a une dépendance<br />

discursive entre <strong>la</strong> principale <strong>et</strong> l’incidente.<br />

En dehors des marques intégratives, seules des raisons sémantiques ou discursives<br />

peuvent être alléguées pour asseoir <strong>la</strong> dépendance de <strong>la</strong> proposition en quel par rapport<br />

à <strong>la</strong> principale: si l’on néglige l’enchâssement, <strong>la</strong> proposition est une phrase à part<br />

entière. Généralement, le <strong>et</strong> quel sont apposés à un autre nom (→3.4.6.1 a). Il y a<br />

donc précision sémantique importante apportée par ce nom, qui contribue à renforcer<br />

l’autonomie de <strong>la</strong> proposition sur ce p<strong>la</strong>n.<br />

«[. . .] nos veimes <strong>et</strong> oimes ke sires Godefrois [9] desor només avoit <strong>la</strong>isiés trois bonirs de<br />

alut, li qués alus gisoit a Musin, [10] a poveres begines del paroche de Sain Cristofle [. . .]»<br />

(Document 1270–06–06, 8).<br />

Le corpus ne livre que deux attestations où ce n’est pas le cas:<br />

«Je weilh <strong>et</strong> ordene [. . .] que [5] li vi mars de cens, les queis j’ai <strong>la</strong>ssiés en me testament sor<br />

ma maison de_le Fosse, [. . .] soient quittes <strong>et</strong> paisueles (Document 1283–02–13a, 3)<br />

Et se tient Jakemins devant dis [17] <strong>et</strong> damme Evel<strong>et</strong>te, sa femme, delle maison de Robermont<br />

hir<strong>et</strong>ablement une curt ki si<strong>et</strong> [18] desoz <strong>la</strong> ville de Robermont devers Jupilhe, <strong>la</strong> quele fut<br />

de_le parchon ki fut faite [. . .], par teilh condition ke [. . . ]» (Document 1260–02–21b, 16).<br />

En ce qui concerne les incidentes contenant <strong>la</strong> formule figée (c’)est a savoir ou<br />

(c’)est a dire, par exemple,<br />

«[. . .] avons vendu az homes de religion (c’est a savoir: al abbeit <strong>et</strong> a covent de <strong>la</strong> maison de<br />

<strong>la</strong> Val [3] Saint Lambert, del ordene de Cysteaz, del esveschi<strong>et</strong> de Liege) <strong>la</strong> grosse <strong>et</strong> <strong>la</strong> menue<br />

dime de <strong>la</strong> ville <strong>et</strong> del terrois de Peres [. . .]» (Document 1265–05a, 2).<br />

134 Il est exceptionnel que ce<strong>la</strong> ne soit pas le cas. Ce<strong>la</strong> n’arrive que pour quelques concessives,<br />

qui sont par ailleurs difficiles à analyser <strong>et</strong> mériteraient une étude: «Et nos [. . .] avons au-<br />

[14]-tresi en_covent [. . .] ken qu’ilh avenge de nos wendes, lor [15] stiut a warandir [. . .] »<br />

(Document 1259–01–16, 14). On dirait que le «pronom re<strong>la</strong>tif» ken est rej<strong>et</strong>é devant le re<strong>la</strong>teur<br />

qu – l’analyse qui consiste à faire de ce re<strong>la</strong>teur un «pronom re<strong>la</strong>tif» dont l’antécédent<br />

serait ken (Moign<strong>et</strong> 1988, 166) est ici rej<strong>et</strong>ée.<br />

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