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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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<strong>la</strong>ngue<br />

@système sémiotique<br />

@à double articu<strong>la</strong>tion<br />

@arbitraire<br />

@au potentiel expressif illimité<br />

FIG. 2.1 – Concept de <strong>la</strong>ngue<br />

«Parmi les diverses approches linguistiques de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue écrite [. . .] on pourrait, en simplifiant,<br />

dégager trois tendances:<br />

– le phonocentrisme, qui traite <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue écrite comme une représentation déformée de <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue parlée;<br />

– le phonographisme, qui traite <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue écrite comme une représentation structurale de <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue parlée, intégrant également des caractéristiques spécifiques;<br />

– l’autonomisme, qui traite <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue écrite comme un système spécifique en interaction<br />

re<strong>la</strong>tive avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue parlée.» (1988, 77).<br />

Le phonocentrisme est à considérer comme «hors du débat» (ibid.), puisqu’il ne vise<br />

pas à une description de l’écrit comme système.<br />

a. Perspective phonographique. Face au terme phonographique, Nina Catach (1988a)<br />

a proposé le terme glossographique. Selon ce point de vue, <strong>dans</strong> sa forme aboutie,<br />

6 elle postule théoriquement quatre «solutions» pour articuler les codes oraux<br />

<strong>et</strong> écrits avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, ou plutôt quatre façons d’écrire une <strong>la</strong>ngue parlée (Catach<br />

2001, 737a): 7 1/ traduction de <strong>la</strong> substance phonique en substance graphique (terme<br />

à terme); 2/ construction d’un code d’expression parallèle, mais différent (spécificité<br />

partielle du code écrit); 3/ construction d’un code d’expression partiellement parallèle,<br />

introduisant des oppositions inexistantes à l’oral, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant une analyse morphématique<br />

différente; 4/ construction d’une <strong>la</strong>ngue différente. Dans <strong>la</strong> pratique, l’unité<br />

de base, le graphème, est définie par Nina Catach comme <strong>la</strong> désignation générique<br />

de différentes unités, dont les types se distinguent en fonction de ce qu’elles servent<br />

à noter (voir p. ex. Catach 2001; Gruaz 1985), ce qui revient toujours à définir les<br />

unités du code écrit par rapport au code oral, puisque, considérant l’interférence entre<br />

les deux codes, c’est toujours le même sens de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qui est pris en compte (les<br />

«solutions» sont ordonnées en fonction de <strong>la</strong> distance qu’elles accusent par rapport à<br />

l’oralité).<br />

Concrètement, <strong>dans</strong> son approche du système graphique du français, qu’elle qualifie<br />

de plurisystème (voir p. ex. Catach 1988a, 248, Catach 2001, 738as.), Nina Catach<br />

distingue les graphèmes représentant des phonèmes (phonogrammes), de ceux qui représentent<br />

des morphèmes (morphogrammes) ou des unités «idéographiques», qu’on<br />

reconnaît <strong>et</strong> identifie instantanément comme des unités de sens (logogrammes), <strong>et</strong>c.<br />

Ainsi, a est un graphème qui représente un phonème <strong>dans</strong> vil<strong>la</strong>, mais pas <strong>dans</strong> manger,<br />

où c’est le groupe an qui constitue un phonogramme; <strong>dans</strong> il viendra, ce même a<br />

représente en outre un morphème; par ailleurs, le signe c’est est un logogramme. C<strong>et</strong>te<br />

pluralité fonctionnelle de l’unité de base du système graphique est à <strong>la</strong> base de ce que<br />

Nina Catach nomme «mixité» du système. Néanmoins, pour le français, 83% des gra-<br />

6<br />

7<br />

Il est hérité de V<strong>la</strong>dimír Hoˇrejší (1971) <strong>et</strong> de V<strong>la</strong>dimir Gak (1976), cf. Anis <strong>et</strong> al. 1988, 79.<br />

«L’écriture double <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue phonémique.» (Catach 1988a, 253).<br />

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