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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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En ce sens, l’analyse est assez proche de celle qu’A<strong>la</strong>in Lemaréchal (1989, 129–<br />

138) propose du de de l’exemple tesniérien le livre d’Alfred. D’après lui, le re<strong>la</strong>teur ne<br />

perm<strong>et</strong> pas <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre livre <strong>et</strong> Alfred, mais en modifie <strong>la</strong> valeur. Étant donné le<br />

potentiel morphologique de l’ancien français, c’est <strong>la</strong> flexion qui perm<strong>et</strong> ici <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion;<br />

le de ou le a s’y superpose.<br />

Dans certains cas, le re<strong>la</strong>teur spécifie plus précisément <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion:<br />

«le venre-[18]-di aprés l’Ascention» (Document 1260–05–14, 17).<br />

«le judi devant <strong>la</strong> Magdalene» (Document 1263–07–19, 16).<br />

Sémantiquement, les re<strong>la</strong>teurs avant <strong>et</strong> après positionnent <strong>la</strong> circonstance exprimée<br />

par le déterminant par rapport à celle exprimée par le noyau, ici <strong>dans</strong> un contexte<br />

temporel.<br />

Il serait difficile d’affiner davantage le c<strong>la</strong>ssement à l’aide de critères morphosyntaxiques.<br />

154 Malheureusement, arrêter le c<strong>la</strong>ssement à ce stade mène à certains<br />

problèmes pour déterminer à quel niveau joue <strong>la</strong> sélection (→3.4.7.4).<br />

3.4.6.3 Adverbes<br />

Une grande partie des re<strong>la</strong>teurs sont des adverbes. 155 En plus de leur valeur spécificative,<br />

il faut rendre compte de leur insertion en <strong>syntaxe</strong> immédiate (→a). Par ailleurs,<br />

les re<strong>la</strong>tions que les adverbes non-re<strong>la</strong>teurs entr<strong>et</strong>iennent avec d’autres constituants réc<strong>la</strong>ment<br />

un peu d’attention pour être décrites correctement. En particulier, un nom peut<br />

être déterminé par un adverbe (→b) <strong>et</strong> les adverbes peuvent fonctionner ensemble, soit<br />

en se combinant ou se déterminant (→c), pour éventuellement former des re<strong>la</strong>teurs<br />

complexes (→d).<br />

a. Re<strong>la</strong>teurs. La fonction qui unit le re<strong>la</strong>teur au reste du syntagme dont il spécifie <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion est différente de <strong>la</strong> spécification. En dehors de c<strong>et</strong>te opposition, il ne paraît pas<br />

nécessaire de pousser plus loin l’analyse: l’important est de constater que le re<strong>la</strong>teur<br />

fonctionne avec les termes nominaux, de <strong>la</strong> même façon qu’une désinence fléchit le<br />

mot (→3.1.2.2). Si l’on considère <strong>la</strong> hiérarchie des re<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> des constituants, les<br />

154 A<strong>la</strong>in Lemaréchal (1989, ch. 12) propose de limiter l’orientation primaire des noms en fr.<br />

mod. aux déterminants introduits par de ou à, reléguant au second rang ceux qui sont re<strong>la</strong>tés<br />

par d’autres adverbes. Nous n’adhérons pas à c<strong>et</strong>te vision des choses: l’extrême variabilité<br />

de <strong>la</strong> charge spécificative des re<strong>la</strong>teurs de <strong>et</strong> à nécessiterait une étude approfondie.<br />

Il n’est pas envisageable non plus de se servir du point de vue sémantique <strong>et</strong> de distinguer<br />

ici les «déterminants quantifiants» des «déterminants caractérisants» de l’analyse en constituants<br />

immédiats (Sout<strong>et</strong> 2001, 294–309), ni de poser un statut hiérarchique subordonné – ou<br />

même superordonné – à l’«article». Ce modèle postule que les déterminants gravitent autour<br />

du nom <strong>et</strong> le précisent sémantiquement: les caractérisants limitent l’ensemble des obj<strong>et</strong>s du<br />

monde auxquels le syntagme est applicable (p. ex.: rouge, <strong>dans</strong> fr. ballon rouge); les quantifiants<br />

dénombrent les obj<strong>et</strong>s dénotés (p. ex.: un, le, deux). Malheureusement, en voyant les<br />

choses ainsi, il est souvent difficile de justifier rigoureusement <strong>la</strong> position «centrale» du nom<br />

déterminé (pourquoi ballon ne limiterait-il pas l’ensemble des obj<strong>et</strong>s rouges?), en particulier<br />

en cas de «substantivisation d’adjectifs».<br />

155 Voir cependant→3.4.6.4 a au suj<strong>et</strong> des pronoms re<strong>la</strong>tifs.<br />

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