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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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important <strong>dans</strong> les documents. En eff<strong>et</strong>, une grande partie des mots n’ont déjà plus de<br />

déclinaison (notamment les féminins <strong>et</strong> les mots se terminant par -s).<br />

Par ailleurs, même pour le peu de noms pour lesquels <strong>la</strong> déclinaison est encore efficace,<br />

les grammaires de l’ancienne <strong>la</strong>ngue énumèrent une multitude d’emplois divers<br />

(voir p. ex. Ménard 1994, §3–4) du «cas régime». Ce dernier correspond donc à une<br />

forme nominale morphologiquement sous-spécifiée, c’est-à-dire une forme qui n’imprime<br />

pas une valeur sémantique précise à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qu’elle entr<strong>et</strong>ient avec d’autres<br />

constituants – ce qui est tout le contraire du «cas suj<strong>et</strong>». La <strong>la</strong>ngue autorise l’emploi<br />

de contraintes supplémentaires pour que ce cas serve à exprimer des rôles sémantiques<br />

précis; <strong>la</strong> marque est alors analytique <strong>et</strong> segmentale.<br />

Ce qui est certain, c’est que le marquage synthétique est possible parce qu’une<br />

re<strong>la</strong>tion particulière est contractée. 123<br />

3.4.4.2 Noms: spécification analytique segmentale<br />

L’ancien français ne peut compter sur son système casuel pour exprimer de manière<br />

univoque toutes les re<strong>la</strong>tions sémantiques possibles entre le prédicat <strong>et</strong> ses arguments.<br />

Une partie de <strong>la</strong> nature syntaxique des re<strong>la</strong>tions est marquée par d’autres moyens que<br />

des moyens flexionnels.<br />

a. Re<strong>la</strong>tion R3. Rappelons l’exemple<br />

«nos avons don<strong>et</strong> Warnier [. . .] une mason» (Document 1252–03–01b, 3).<br />

Si l’on ignore les contraintes d’ordre séquentiel (→3.4.4.3), <strong>la</strong> phrase est ambiguë:<br />

aucune marque ne distingue le bénéficiaire du patient. Néanmoins, nul ne penserait<br />

qu’un bâtiment puisse être le bénéficiaire de l’action dénotée par le prédicat. Mais ce<br />

cas n’est pas le plus fréquent. L’emploi d’un adverbe comme a 124 perm<strong>et</strong> souvent de<br />

lever l’ambiguïté. L’adverbe explicite <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qui unit R3 au prédicat. Par exemple:<br />

«li abbesse [4] <strong>et</strong> li covens de_<strong>la</strong> maison de Robermont deleiz Liege ont doneit a trecens a<br />

Ja-[5]-kemin le Rotial <strong>et</strong> a dame Eveltte, sa femme, une curt <strong>et</strong> une maison [. . .]» (Document<br />

1260–02–21b, 3).<br />

Et pour l’exemple étudié:<br />

*nos avons don<strong>et</strong> a Warnier [. . .] une mason.<br />

La présence ou non de l’adverbe a ne change rien à l’existence de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion syntaxique,<br />

mais explicite ou c<strong>la</strong>rifie le sens de c<strong>et</strong>te dernière. L’adverbe en question peut<br />

être considéré comme un re<strong>la</strong>teur, dont <strong>la</strong> valeur sémantique s’envisage par rapport au<br />

rôle sémantique que l’argument dont il est le constituant immédiat exprime, <strong>et</strong> donc<br />

au travers de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qui lie c<strong>et</strong> argument au prédicat. On définira re<strong>la</strong>teur comme<br />

indiqué <strong>dans</strong> <strong>la</strong> figure 3.37. C<strong>et</strong>te marque de spécification s’oppose d’une part aux<br />

segments spécifiants synthétiques (flexion) par le fait qu’il est un mot, d’autre part<br />

aux constituants impliqués <strong>dans</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion qu’il spécifie par le fait qu’il ne contracte<br />

123 Dans une perspective diachronique, il est c<strong>la</strong>ir que c’est <strong>la</strong> coexistence de marques facultatives<br />

qui perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> variation <strong>et</strong>, partant, le changement.<br />

124 Selon <strong>la</strong> définition morphologique de l’adverbe (→3.3.3.3).<br />

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