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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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– <strong>la</strong> sélection, qui est une détermination;<br />

– <strong>la</strong> solidarité, une interdépendance;<br />

– <strong>la</strong> combinaison, une constel<strong>la</strong>tion.<br />

Par exemple, pour un héritier de Louis Hjelmslev comme Knud Togeby (1965, 74),<br />

il y a solidarité entre une «conjonction de subordination» <strong>et</strong> une «subordonnée» en<br />

français moderne: <strong>la</strong> présence simultanée des deux constantes est <strong>la</strong> condition de <strong>la</strong><br />

subordination.<br />

Telle qu’elle est conçue par Lucien Tesnière (1965, ch. 2 <strong>et</strong> 3) <strong>dans</strong> ses Éléments<br />

de <strong>syntaxe</strong> structurale, <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> de dépendance affirme que «[l]’ensemble des mots<br />

d’une phrase constitue [. . .] une véritable hiérarchie» (ch. 2, §5), où certains mots, dits<br />

régissants commandent un ou plusieurs subordonnés. Ensemble, régissant <strong>et</strong> subordonné<br />

forment un nœud. L’auteur précise:<br />

«[T]out subordonné suit le sort de son régissant. Soit par exemple <strong>la</strong> phrase: mon vieil ami<br />

chante c<strong>et</strong>te jolie chanson [. . .], si j’en renverse les éléments pour dire: c<strong>et</strong>te jolie chanson<br />

charme mon vieil ami [. . .], le substantif ami, en passant de <strong>la</strong> fonction de suj<strong>et</strong> à celle de<br />

complément d’obj<strong>et</strong>, entraîne avec lui les adjectifs mon <strong>et</strong> vieil qui dépendent de lui.» (ch 3,<br />

§4, italiques en grasses <strong>dans</strong> le texte).<br />

C<strong>et</strong>te remarque exprime le principe de dépendance, que Lucien Tesnière ne définit<br />

pas, mais que Paul Garde formule ainsi:<br />

«[T]oute re<strong>la</strong>tion syntaxique (entre morphèmes <strong>dans</strong> le mot, entre mots <strong>dans</strong> <strong>la</strong> phrase) s’établit<br />

entre deux termes dont l’un, subordonné, dépend de l’autre, principal. Le terme principal<br />

(s’il s’agit de mots, le mot principal) est celui qui contient l’information [160] sur les rapports<br />

syntaxiques entre l’ensemble constitué par le principal <strong>et</strong> son subordonné <strong>et</strong> l’environnement<br />

de c<strong>et</strong> ensemble.» (Garde 1981, 159–160).<br />

Termes principal <strong>et</strong> subordonné s’unissent pour, selon les termes de Lucien Tesnière,<br />

former un nœud. Le plus important des nœuds est appelé nœud des nœuds <strong>et</strong> commande<br />

tous les subordonnés, ce qui le p<strong>la</strong>ce «au centre de <strong>la</strong> phrase, dont il assure<br />

l’unité structurale en en nouant les divers éléments en un seul faisceau. Il s’identifie<br />

avec <strong>la</strong> phrase.» (ch. 3, §15). La re<strong>la</strong>tion qui unit un régissant à ses subordonnés est<br />

dite re<strong>la</strong>tion de connexion (ch. 1); c’est c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion de dépendance qui perm<strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />

phrase d’exister en tant que telle, puisque toute <strong>la</strong> hiérarchie est fondée sur elle. Comparé<br />

à l’inventaire de Louis Hjelmslev, ce principe de dépendance est transposable en<br />

termes de variable <strong>et</strong> de constante. La connexion doit dès lors être comprise comme<br />

une re<strong>la</strong>tion entre deux termes <strong>et</strong> l’on peut <strong>la</strong> qualifier de sélection, al<strong>la</strong>nt du mot régi<br />

au mot régissant.<br />

Dans sa Grammaire fonctionnelle du français, André Martin<strong>et</strong> exprime c<strong>et</strong>te<br />

conception:<br />

«On peut également exprimer le rapport entre un élément, le noyau, conditionnant l’apparition<br />

d’un autre, le déterminant, en disant que le déterminant est une expansion du noyau.<br />

Lorsqu’on désire seulement marquer le rapport de dépendance, on peut parler du noyau <strong>et</strong> de<br />

ses satellites.» (1979, 10, italiques en gras <strong>dans</strong> le texte).<br />

On reconnaît, exprimées <strong>dans</strong> un cadre formel moins sophistiqué, les mêmes idées<br />

que celles de Louis Hjelmslev: il y a des constituants (les noyaux) qui sont <strong>la</strong> condi-<br />

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