22.06.2013 Views

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

FIG. 2.12 – Exemple de ‹t› (Document 1282–02–01, 2)<br />

2.2.3.2 Axes de construction <strong>et</strong> de combinaison des grammèmes<br />

Le problème de <strong>la</strong> construction des grammèmes pose en premier lieu <strong>la</strong> question fondamentale<br />

de <strong>la</strong> limite du cénégramme: qu’est-ce qui empêche de considérer que <strong>la</strong><br />

substance soulignée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> figure 2.12 ne puisse être analysée en une composition de<br />

‹ı› <strong>et</strong> de ‹¯›, puisqu’on r<strong>et</strong>rouve ces composants par ailleurs? Qu’est-ce qui nous perm<strong>et</strong><br />

de dire que <strong>la</strong> transcription ‹t› est acceptable <strong>et</strong> que ‹Ø› n’apporterait rien de plus?<br />

Comparons les plérégrammes (autogrammes): ‹<strong>et</strong>› <strong>et</strong> ‹z–›. 22 L’observation de <strong>la</strong><br />

distribution des occurrences de ces deux signes révèle qu’ils sont équivalents du point<br />

de vue du sens: on trouve indifféremment l’un ou l’autre <strong>dans</strong> des positions tout à<br />

fait simi<strong>la</strong>ires; par exemple <strong>dans</strong> <strong>la</strong> formule _À tous présents <strong>et</strong> à venir_ . 23 Sur le p<strong>la</strong>n<br />

de l’expression, ‹<strong>et</strong>› est constitué de plusieurs cénégrammes concaténés, alors que <strong>la</strong><br />

même analyse ne pourrait être faite de ‹z–›: soit ce dernier est indécomposable, soit,<br />

si l’on devait considérer qu’il est constitué de cénégrammes. 24 , on y décèlerait ‹z› <strong>et</strong><br />

‹–› Dans le cas de ‹<strong>et</strong>›, l’axe sur lequel s’organisent les cénégrammes pour former les<br />

plérégrammes est le même que celui sur lequel s’enchaînent ces plérégrammes, mais<br />

pas <strong>dans</strong> le cas de ‹z–›. Ce<strong>la</strong> devient particulièrement c<strong>la</strong>ir quand ces plérégammes sont<br />

observés en contexte:<br />

present <strong>et</strong> avenir. . . vs present z– avenir. . .<br />

Si nous estimions que ‹e› ou ‹t› sont également décomposables, nous constaterions<br />

que le discernement de leurs formants est impossible sans opérer le même changement<br />

d’axe. Le cénégramme se <strong>la</strong>isse donc définir par le caractère @indécomposable sur le<br />

même axe que celui sur lequel sont formés les plérégrammes. 25<br />

Rationalisons <strong>la</strong> notion d’axe en tirant parti du concept de topème. Dans les faits,<br />

les topèmes sont des unités difficiles à dénombrer, mais <strong>la</strong> proximité re<strong>la</strong>tive des gram-<br />

22<br />

Le second grammème est l’une des abréviations usuelles qu’on trouve pour <strong>et</strong> <strong>dans</strong> les manuscrits<br />

médiévaux.<br />

23<br />

Formule d’adresse fréquente. L’adresse est <strong>la</strong> partie de <strong>la</strong> charte qui exprime le destinataire<br />

du message de l’acte écrit (Guyotjeannin <strong>et</strong> al. 1993, 75). En l’occurrence, toute personne<br />

amenée à lire le document.<br />

24<br />

En se fondant, par exemple, sur l’argument matériel du ductus: le signe est tracé en plusieurs<br />

étapes.<br />

25<br />

Sans vouloir entrer <strong>dans</strong> un débat dont <strong>la</strong> complexité dépasse le cadre de notre étude autant<br />

que celui de nos compétences, il nous semble que <strong>la</strong> définition reste va<strong>la</strong>ble pour analyser<br />

les écritures dites «idéographiques» (égyptien, chinois), où les plérégrammes sont organisés<br />

en chaînes, <strong>et</strong> construits suivant un autre principe (le chinois inscrit ses plérégrammes<br />

<strong>dans</strong> un carré avant de les enchaîner). Il y a de <strong>la</strong> même façon un moment de rupture situé<br />

entre <strong>la</strong> construction <strong>et</strong> <strong>la</strong> combinaison des grammèmes. Les écritures dites «idéographiques»<br />

construisent les plérégrammes sur un axe différent de celui de leur combinaison; les écritures<br />

dites «alphabétiques» construisent les cénégrammes sur un axe différent de celui de leur<br />

combinaison. La présence d’un axe constant sur lequel s’organisent les plérégrammes est<br />

une condition sine qua non à une syntagmatique de type linguistique.<br />

32

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!