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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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le c<strong>la</strong>ssement sur ce principe implique cependant qu’on puisse toujours se prononcer<br />

sur le statut des constituants (principal ou subordonné) <strong>et</strong> qu’on ait connaissance de<br />

c<strong>et</strong>te «information sur les rapports syntaxiques» contenue <strong>dans</strong> le principal. Or, le<br />

discernement est loin d’être évident pour l’ancien français (→3.1.3.3).<br />

La voie syntaxique, surtout si elle fait appel à <strong>la</strong> théorie des trans<strong>la</strong>tions, n’est pas<br />

adéquate pour traiter le corpus préa<strong>la</strong>blement à une analyse des re<strong>la</strong>tions. Elle suppose<br />

en eff<strong>et</strong> une vue d’ensemble des rapports entre les mots en présence, vue qui n’est pas<br />

accessible à ce stade. Nous devons donc renoncer à c<strong>et</strong>te voie pour éviter <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>rité<br />

du raisonnement.<br />

3.3.3 Catégories sémantiques grammaticalisées <strong>et</strong> <strong>syntaxe</strong> de mot<br />

Pour disposer d’une base de travail qui serve à construire un modèle des re<strong>la</strong>tions<br />

syntaxiques entre les mots sans faire appel à ces dernières, le seul moyen de procéder<br />

est de décrire les mots du point de vue de leur formation, <strong>et</strong> selon les morphèmes qui<br />

les composent.<br />

Si l’on se résout à ne faire usage que des informations livrées par les lexèmes<br />

en dehors de toute intégration syntaxique, il faut, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure du possible, faire<br />

abstraction des contextes <strong>dans</strong> lesquels ils sont rencontrés pour se focaliser sur le<br />

contenu sémantique de leurs formants. La description se limite ici à <strong>la</strong> manière dont<br />

certains contenus sémantiques abstraits sont exprimés de manière systématique (c’està-dire<br />

les catégories grammaticales).<br />

Nous exploiterons donc le critère morphologique. Le plus gros reproche qui pourrait<br />

lui être fait est qu’il mène à une taxinomie qui «ne saurait prétendre à l’universalité»:<br />

45<br />

«Le principe morphologique, consistant à grouper ensemble les mots ayant un même type<br />

de flexion, est incompatible avec l’universalité, puisqu’il ne peut s’appliquer aux <strong>la</strong>ngues qui<br />

ont une flexion peu développée ou inexistante.» (Garde 1981, 158).<br />

Néanmoins, à c<strong>et</strong> égard, quel que soit le point de référence choisi, aucun c<strong>la</strong>ssement ne<br />

pourrait être va<strong>la</strong>ble pour toutes les <strong>la</strong>ngues. André Martin<strong>et</strong> (1979, §1.12) le confesse<br />

à propos de sa tentative distributionnelle, mais c<strong>et</strong>te limite pourrait également être<br />

va<strong>la</strong>ble pour un c<strong>la</strong>ssement syntaxique:<br />

«Les c<strong>la</strong>sses de monèmes ressemblent à ce qu’on désignait traditionnellement comme les<br />

‹parties du discours›. En renonçant à ce terme, nous marquons simplement qu’il n’y a pas<br />

de parties du discours va<strong>la</strong>bles pour toutes les <strong>la</strong>ngues, <strong>et</strong> qu’il faut, pour chacune d’elles,<br />

distinguer les c<strong>la</strong>sses en fonction de leurs compatibilités particulières.»<br />

La c<strong>la</strong>ssique définition différentielle de <strong>la</strong> valeur des membres du système 46 rend impossible<br />

toute tentative de c<strong>la</strong>ssement universel. Quelle que soit l’optique choisie,<br />

seuls les critères de description peuvent revêtir un caractère général: lié au point de<br />

vue morphosyntaxique, le c<strong>la</strong>ssement en parties du discours est forcément propre à <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>ngue décrite – ce qui n’exclut pas que certaines <strong>la</strong>ngues puissent avoir des inventaires<br />

de parties du discours assez proches.<br />

45 Comme le dit Jack Feuill<strong>et</strong> 1988, 64, qui mentionne l’avis de Paul Garde, cité ici.<br />

46 Cf. Saussure 1967, 158–162.<br />

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