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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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3.2 Morphologie <strong>et</strong> <strong>syntaxe</strong><br />

Sachant à présent sur quelles unités nous allons travailler <strong>et</strong> les difficultés que nous<br />

allons rencontrer, nous voudrions expliquer sous quel angle il est possible d’analyser<br />

les unités. Nous délimiterons ici les domaines respectifs de <strong>la</strong> morphologie <strong>et</strong> de<br />

<strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong>. C<strong>et</strong>te dernière sera envisagée comme un système de re<strong>la</strong>tions entre les<br />

constituants (→3.2.1), alors que <strong>la</strong> morphologie sera considérée comme relevant du<br />

p<strong>la</strong>n de l’expression (→3.2.2). Nous verrons enfin que les constituants peuvent être<br />

des groupes de mots, des mots isolés ou des morphèmes, ce qui nous a amené à distinguer<br />

plusieurs «niveaux» <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> (→3.2.3).<br />

3.2.1 La <strong>syntaxe</strong> comme un système de re<strong>la</strong>tions<br />

Définir <strong>la</strong> notion recouverte par le terme <strong>syntaxe</strong> n’est pas chose aisée: comme tous les<br />

concepts héritiers d’une longue tradition en linguistique <strong>et</strong> comme <strong>la</strong> linguistique ellemême,<br />

<strong>la</strong> définition du concept de <strong>syntaxe</strong> est loin d’être complètement consensuelle.<br />

L’acception que reçoit le terme doit être précisée. En l’occurrence, <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> est vue<br />

ici comme un système de re<strong>la</strong>tions fondées sur le concept de dépendance (→3.2.1.1).<br />

La caractérisation des re<strong>la</strong>tions entre constituants se fait sur <strong>la</strong> base de <strong>la</strong> «re<strong>la</strong>tion<br />

minimale» posée par A<strong>la</strong>in Lemaréchal (→3.2.1.2).<br />

3.2.1.1 Un système de dépendances<br />

Qu’on compare les approches différentes de Louis Hjelmslev (1968), Lucien Tesnière<br />

(1965), André Martin<strong>et</strong> (1979) ou de C<strong>la</strong>ude Hagège (1999), on sera frappé par un<br />

présupposé commun: <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> est é<strong>la</strong>borée à partir d’éléments irréductibles, qui<br />

prennent <strong>la</strong> forme de structures ou de re<strong>la</strong>tions.<br />

L’inventaire des fonctions possibles entre deux unités de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue que donne<br />

Louis Hjelmslev est sans doute le plus général d’un point de vue épistémologique.<br />

Il systématise ces fonctions en trois types (1968, ch. 11): <strong>la</strong> détermination,<br />

l’interdépendance <strong>et</strong> <strong>la</strong> constel<strong>la</strong>tion. La taxinomie des fonctions est établie sur <strong>la</strong><br />

base du critère exclusif de <strong>la</strong> condition d’existence des unités mises en rapport (en<br />

termes hjelmsléviens, des fonctifs qui contractent <strong>la</strong> fonction). Les unités peuvent en<br />

eff<strong>et</strong> être de deux types: soit elles sont <strong>la</strong> condition nécessaire d’occurrence d’une<br />

autre unité, <strong>et</strong> <strong>dans</strong> ce cas on les nomme constantes (c), soit elles ne le sont pas, <strong>et</strong><br />

elles sont nommées variables (v). Ces définitions impliquent qu’une unité ne se définit<br />

que par son comportement vis-à-vis d’autres unités. En vertu de c<strong>et</strong>te distinction,<br />

les fonctions sont définies comme suit:<br />

– une détermination m<strong>et</strong> en rapport une variable <strong>et</strong> une constante;<br />

– une interdépendance m<strong>et</strong> en rapport deux constantes;<br />

– une constel<strong>la</strong>tion m<strong>et</strong> en rapport deux variables.<br />

Ces fonctions interviennent tant sur le p<strong>la</strong>n paradigmatique (unités en absence, qui<br />

entr<strong>et</strong>iennent des rapports désignés sous le nom générique de corré<strong>la</strong>tions) que sur le<br />

p<strong>la</strong>n syntagmatique (unités en présence, qui entr<strong>et</strong>iennent des rapports désignés sous<br />

le nom générique de re<strong>la</strong>tions). Sur ce dernier p<strong>la</strong>n, les re<strong>la</strong>tions sont:<br />

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