22.06.2013 Views

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

suffit à marquer <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion syntaxique qui les unit pour former le mot. On ne trouve<br />

à ce niveau que des re<strong>la</strong>tions minimales. C<strong>et</strong>te désinence marque parfois d’autres re<strong>la</strong>tions<br />

syntaxiques que le mot entier entr<strong>et</strong>ient avec d’autres constituants, mais ces<br />

considérations ne relèvent plus des procédés de combinaison des constituants: si on<br />

évalue une marque du point de vue de sa valeur, on cesse de <strong>la</strong> voir comme un constituant.<br />

Ainsi, <strong>dans</strong> l’exemple ci-dessus, <strong>la</strong> marque segmentale -s à <strong>la</strong> fin de choses entr<strong>et</strong>ient<br />

une re<strong>la</strong>tion avec chose (<strong>syntaxe</strong> de mot), mais à ce niveau, elle ne fait que<br />

fonctionner avec le reste du mot, rien de plus.<br />

3.3 Parties du discours<br />

La section précédente a montré qu’il était possible de séparer d’un côté, les considérations<br />

sur <strong>la</strong> construction des mots <strong>et</strong> <strong>la</strong> manière dont les marqueurs véhiculent les<br />

catégories qui leur sont inhérentes; de l’autre, <strong>la</strong> manière dont les mots entrent en re<strong>la</strong>tion<br />

sur l’axe syntagmatique, ainsi que les moyens formels employés pour marquer<br />

ces re<strong>la</strong>tions. Nous considérerons comme résolues les difficultés posées par le fait que<br />

les marqueurs fonctionnent à ces deux niveaux <strong>et</strong> décrirons ici <strong>la</strong> manière dont nous<br />

concevons <strong>la</strong> construction du mot.<br />

De l’avis de Jack Feuill<strong>et</strong>, 39 <strong>la</strong> littérature sur les «parties du discours» est abondante<br />

<strong>et</strong> les tentatives de définition sont <strong>dans</strong> l’ensemble toujours inabouties, si bien<br />

que l’on songerait à abandonner un concept aussi flou, qui amalgame des considérations<br />

morphosyntaxiques <strong>et</strong> sémantiques sans réellement les distinguer n<strong>et</strong>tement: on<br />

s’échine tant bien que mal à c<strong>la</strong>sser des mots. Les critiques ainsi adressées aux principaux<br />

essais de c<strong>la</strong>ssement paraissent tout à fait fondées. Toutefois, bien que Jack<br />

Feuill<strong>et</strong> propose de renoncer à c<strong>la</strong>sser les mots <strong>et</strong> de se focaliser plutôt sur les grands<br />

constituants, 40 nous devons c<strong>la</strong>sser les mots avant d’entamer (→3.4) l’analyse déductive:<br />

il apparaîtra ultérieurement que certains d’entre eux constituent de véritables<br />

pivots pour <strong>la</strong> description de <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> immédiate <strong>et</strong> de <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> argumentale.<br />

En premier lieu, nous verrons succinctement ce qu’on peut reprocher aux démarches<br />

de c<strong>la</strong>ssement qui mé<strong>la</strong>ngent les points de vue exposés précédemment<br />

(→3.3.1) <strong>et</strong> pourquoi un c<strong>la</strong>ssement exclusivement syntaxique, à <strong>la</strong> base duquel on<br />

trouve les conceptions de Lucien Tesnière, n’est pas réalisable (→3.3.2). Enfin, nous<br />

montrerons comment nous avons tiré parti de <strong>la</strong> manière dont <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> de mot <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

sémantique (au niveau des catégories exprimées) s’articulent pour é<strong>la</strong>borer le c<strong>la</strong>ssement<br />

r<strong>et</strong>enu (→3.3.3).<br />

3.3.1 L’impasse de <strong>la</strong> voie traditionnelle<br />

Si l’on se borne à suivre les critères de <strong>la</strong> grammaire traditionnelle, <strong>la</strong> définition des<br />

parties du discours se fait sur une base éclectique, qui mé<strong>la</strong>nge sans uniformité les<br />

critères de points de vue hétérogènes – principalement les points de vue morphosyn-<br />

39 Voir entre autres sa conclusion (1988, 71–75).<br />

40 C’est <strong>la</strong> position qu’il défend <strong>dans</strong> Feuill<strong>et</strong> 1983; Feuill<strong>et</strong> 1988.<br />

69

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!