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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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Préface<br />

L’ouvrage de Nico<strong>la</strong>s Mazziotta est un travail profondément original <strong>et</strong> nouveau. L’auteur<br />

s’est en eff<strong>et</strong> fixé pour tâche de répondre à <strong>la</strong> question suivante: «Comment,<br />

d’après ce qu’on peut observer <strong>dans</strong> les chartes écrites en français à Liège avant 1292,<br />

<strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong> originale interagit-elle avec <strong>la</strong> <strong>syntaxe</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue française médiévale?»<br />

Il s’agit là en eff<strong>et</strong> d’un champ d’analyse presque totalement neuf, de deux points<br />

de vue. D’une part, les études sur <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong> sont assez rares, <strong>et</strong> celles sur <strong>la</strong><br />

<strong>ponctuation</strong> des textes français médiévaux le sont encore davantage. D’autre part, <strong>la</strong><br />

plupart de ces analyses ont recherché les critères d’emploi des signes de <strong>ponctuation</strong><br />

aux divers niveaux de représentation <strong>et</strong> de performance du texte; or N. M. a opéré un<br />

choix très différent, <strong>et</strong> très ambitieux: celui de p<strong>la</strong>cer son enquête au seul p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong><br />

<strong>syntaxe</strong>. En ce<strong>la</strong>, il reprend l’hypothèse de M.-G. Boutier selon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> structuration<br />

syntaxique du texte suffit à rendre compte de l’essentiel de <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong>. C<strong>et</strong>te<br />

proposition, très forte, demandait à être validée sur un corpus important: grâce à c<strong>et</strong><br />

ouvrage, c’est désormais réalisé. Certes, nous y reviendrons, valider c<strong>et</strong>te hypothèse<br />

ne revient pas à poser qu’elle est <strong>la</strong> seule possible; une telle analyse, même réussie,<br />

n’invalide pas d’autres approches, d’autres hypothèses, en particulier des explications<br />

plus complexes croisant <strong>syntaxe</strong> <strong>et</strong> intonation, par exemple. Mais après ce travail on<br />

peut considérer comme acquis que <strong>syntaxe</strong> <strong>et</strong> <strong>ponctuation</strong> ont partie liée.<br />

Pour mener à bien son enquête, l’auteur a travaillé sur un corpus quantitativement<br />

important (148 chartes, plus de 60 000 mots), <strong>et</strong> il s’est attaché à fournir de<br />

chaque énoncé <strong>et</strong> de chaque élément de ce corpus, ponctué ou non, une analyse syntaxique<br />

intégrée perm<strong>et</strong>tant ensuite d’intervenir avec les outils de calcul statistique <strong>et</strong><br />

de traitement informatique. Ce faisant, N. M. n’a pas choisi <strong>la</strong> facilité: il aurait pu, de<br />

façon plus traditionnelle, se contenter de sélectionner uniquement les cas d’usage de<br />

marques de <strong>ponctuation</strong>, <strong>et</strong> d’en décrire le contexte. Le candidat a préféré partir de <strong>la</strong><br />

«popu<strong>la</strong>tion» globale des constituants linguistiques, pour voir lesquels, <strong>dans</strong> quelles<br />

fonctions <strong>et</strong> positions, «attiraient» une <strong>ponctuation</strong>, lesquels au contraire y étaient<br />

rétifs.<br />

L’organisation de l’ouvrage est c<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> progressive. Après une brève mais dense<br />

Introduction qui souligne les difficultés <strong>et</strong> les nouveautés (dont l’hypothèse testée ici)<br />

de sa recherche, <strong>et</strong> une spécification des concepts requis, l’auteur donne un excellent<br />

chapitre→2, qui r<strong>et</strong>ient le meilleur des travaux fondateurs de Catach <strong>et</strong> d’Anis, <strong>et</strong><br />

propose une organisation conceptualisée de <strong>la</strong> spatialité de l’écrit qui, par étapes, perm<strong>et</strong><br />

de définir les ponctogrammes comme des unités spécifiées par un trait, <strong>la</strong> nonparaphrasabilité.<br />

On a là l’un des aspects qui font l’originalité de ce travail: il ne s’agit<br />

plus de considérer les marques de <strong>ponctuation</strong> comme des unités chacune prise <strong>dans</strong><br />

V

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