22.06.2013 Views

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

«Nous parlerons, pour être c<strong>la</strong>irs [sic], d’intonèmes à l’oral <strong>et</strong> de ponctèmes pour les signes<br />

écrits.» (Catach 1996, 105).<br />

mais aussi:<br />

«Il s’agit d’unités fondamentalement suprasegmentales <strong>et</strong> syntaxiques.» (Catach 1996, 105).<br />

La perspective relève dès lors du phonocentrisme <strong>et</strong> mène Nina Catach à confondre<br />

les propriétés distributionnelles de <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong> <strong>et</strong> celles de l’intonation sur <strong>la</strong> base<br />

d’une ressemb<strong>la</strong>nce fonctionnelle. Il nous paraît difficilement défendable qu’un fait<br />

de <strong>ponctuation</strong> puisse être reconnu comme suprasegmental. 34<br />

d. Jacques Anis. Soucieux de doter <strong>la</strong> perspective autonomiste (→2.1.2.2) d’un ensemble<br />

de concepts organisés en système, Jacques Anis abandonne le concept de <strong>ponctuation</strong><br />

au profit d’une opposition entre trois types d’unités, regroupées sous l’hyperonyme<br />

graphème ‘unité minimale de <strong>la</strong> forme graphique, définie par sa fonction <strong>dans</strong><br />

<strong>la</strong> communication écrite’ (Anis <strong>et</strong> al. 1988, 245): les alphagrammes, les logogrammes<br />

<strong>et</strong> les topogrammes, définis comme suit:<br />

«alphagramme: graphème alphabétique, unité purement distinctive.<br />

logogramme: graphème unique correspondant à une unité significative (ex. &, $) ou groupement<br />

tendant à un fonctionnement synthétique (sigles, logos).<br />

topogramme: graphème ponctuo-typographique, qui contribue à <strong>la</strong> production du sens, en<br />

tant qu’organisateur de <strong>la</strong> séquentialité <strong>et</strong> indicateur syntagmatique <strong>et</strong> énonciatif.» (Anis <strong>et</strong><br />

al. 1988, 245–246).<br />

Nous ne critiquerons pas ici les définitions des termes alphagramme <strong>et</strong> logogramme,<br />

qui recouvrent approximativement les unités que nous avons rassemblées respectivement<br />

sous les notions de linéogramme <strong>et</strong> de nébulogramme (→2.2.3.2). La définition<br />

de topogramme nous intéresse plus, parce qu’elle intègre intuitivement <strong>la</strong> notion de<br />

<strong>ponctuation</strong>. Elle a l’avantage de spécifier exactement <strong>la</strong> fonction des signes.<br />

Malheureusement, chacun des formants du terme ponctuo-typographique dérange:<br />

1/ <strong>la</strong> réalité floue de <strong>ponctuation</strong> est employée comme s’il s’agissait d’un acquis bien<br />

défini, alors que c’est précisément ce concept qu’il faut délimiter; 2/ il mêle à <strong>la</strong> forme<br />

des considérations sur <strong>la</strong> substance (typographie).<br />

Il est difficile d’adm<strong>et</strong>tre c<strong>et</strong>te conception sans aménagement, d’autant qu’elle<br />

pose à nouveau explicitement <strong>la</strong> question de l’extension du champ de <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong><br />

(→2.3.2.2).<br />

e. C<strong>la</strong>ude Tournier. S’affranchissant presque complètement de <strong>la</strong> fonction des signes<br />

pour écrire sa définition de <strong>la</strong> <strong>ponctuation</strong>, C<strong>la</strong>ude Tournier délimite préa<strong>la</strong>blement les<br />

notions de graphème «<strong>la</strong> plus p<strong>et</strong>ite unité de <strong>la</strong> chaîne écrite ayant un correspondant<br />

phonique <strong>et</strong>/ou sémique susceptible d’une analyse linguistique» 35 (Tournier 1980, 35)<br />

<strong>et</strong> reprend de Nina Catach l’emprunt à Louis Hjelmslev de l’opposition entre cénème<br />

<strong>et</strong> plérème 36 (Tournier 1980, 35). Il explique enfin que les signes de <strong>ponctuation</strong> ont<br />

34<br />

Dans ses premiers travaux sur <strong>la</strong> question, l’auteur parle de «fonction suprasegmentale»<br />

(Catach 1980, 22).<br />

35<br />

L’approche <strong>dans</strong> son ensemble n’est pas purement autonomiste.<br />

36 Voir note 20.<br />

41

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!