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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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pondre à deux questions: quelle sera notre vision de l’obj<strong>et</strong> <strong>la</strong>ngue (→2.1.2.1)? <strong>et</strong><br />

comment se caractérisera le rapport entre c<strong>et</strong>te conception de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue <strong>et</strong> celle qu’on<br />

aura de l’écriture (→2.1.2.2)? La réponse à ces questions nous donnera les moyens de<br />

définir, nous l’espérons adéquatement, le concept de <strong>la</strong>ngue écrite (→2.1.2.3).<br />

2.1.2.1 Un moule d’envisagement de l’obj<strong>et</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

Le simple fait de choisir un moule d’envisagement revient à définir ce qu’on entend<br />

par <strong>la</strong>ngue. Il est vrai que vouloir tenter une définition est ambitieux: <strong>la</strong> diversité des<br />

moules est le témoin de <strong>la</strong> difficulté d’approcher c<strong>et</strong>te définition. Pour c<strong>et</strong>te raison, il<br />

nous faut choisir a priori notre point de vue, en fonction de nos convictions, plutôt<br />

que d’adopter une démarche éclectique molle.<br />

Ce qui rend légitime que le linguiste prenne l’écriture comme suj<strong>et</strong> d’étude <strong>et</strong><br />

construise le concept de <strong>la</strong>ngue écrite, c’est qu’une partie des caractères de c<strong>et</strong>te dernière<br />

sont directement hérités du concept de <strong>la</strong>ngue, ce qui implique une dépendance<br />

par rapport au moule d’envisagement choisi. Ce n’est qu’en restreignant le concept à<br />

l’aide de ce caractère qu’il peut devenir pertinent pour le linguiste. 4 La <strong>la</strong>ngue écrite<br />

étant une <strong>la</strong>ngue, elle hérite de tous les caractères de c<strong>et</strong>te dernière. Bien que chaque<br />

point mérite discussion <strong>et</strong> soit suj<strong>et</strong> à polémiques, nous prenons comme point de départ<br />

une vue traditionnelle de ce qui définit <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue:<br />

– comportant des unités pourvues d’une forme d’expression <strong>et</strong> d’un contenu (signes<br />

bifaces, cf. Saussure 1967, 97s. Hjelmslev 1968, 65s.);<br />

– doublement articulée (cf. Martin<strong>et</strong> 1996, 17s.; idée exprimée chez Hjelmslev (1968,<br />

58s.) <strong>dans</strong> l’opposition signes vs figures);<br />

– dont les unités sont arbitraires (cf. Saussure 1967, 100s.);<br />

– dont le potentiel expressif est illimité. 5<br />

C<strong>et</strong>te définition se situe ainsi <strong>dans</strong> <strong>la</strong> lignée du structuralisme fonctionnaliste développé<br />

à partir de Ferdinand de Saussure, Louis Hjelmslev, André Martin<strong>et</strong>, <strong>et</strong>c. (figure<br />

2.1).<br />

2.1.2.2 Re<strong>la</strong>tion entre écriture <strong>et</strong> <strong>la</strong>ngue<br />

Par rapport à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, l’écriture (Swiggers/Van Hoecke 1991, 504), peut être envisagée<br />

de trois façons différentes, que Jacques Anis <strong>et</strong> ses col<strong>la</strong>borateurs présentent en<br />

ces termes:<br />

4<br />

«Une définition plus restreinte, qui fasse explicitement référence à <strong>la</strong> dimension linguistique,<br />

nous parait donc souhaitable. C’est le cas de celle que donne Hagège (1985[=1986]: 72) –<br />

L’écriture est une ‹technique de re-présentation de <strong>la</strong> parole par une trace <strong>la</strong>issée sur un<br />

support conservable› – ou mieux encore celle de Coulmas (1996: 555) – L’écriture est un<br />

‹système d’enregistrement du <strong>la</strong>ngage à l’aide de marques visibles <strong>et</strong> tactiles en re<strong>la</strong>tion<br />

systématique avec les unités de <strong>la</strong> parole›.» (Jaffré 2001, 530).<br />

5<br />

Cf. Hjelmslev 1968, 138: «En pratique, une <strong>la</strong>ngue est une sémiotique <strong>dans</strong> <strong>la</strong>quelle toutes<br />

les autres sémiotiques peuvent être traduites, aussi bien les autres <strong>la</strong>ngues que toutes les<br />

autres sémiotiques concevables.»<br />

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