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3-ponctuation-et-syntaxe-dans-la-langue-francaise - Tunisie ...

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«Saicent trestuit cilh ki sunt <strong>et</strong> ki a_venir sunt ke de [3] conten ki astoi<strong>et</strong> entre <strong>la</strong> maison de_le<br />

Vas Benoite delés Liege, del ordene de Citea, d’une part, <strong>et</strong> Facin [4] de Ceris, d’atre part,<br />

endroi<strong>et</strong> d’une terre ke cilh Facin c<strong>la</strong>moi<strong>et</strong> devant le maor <strong>et</strong> les enskevins de [5] Ceris, de cui<br />

cille terre devoi<strong>et</strong> movoier, encontre <strong>la</strong> maison de <strong>la</strong> Valz Benoi<strong>et</strong>e devant dite; <strong>la</strong> quele [6]<br />

maison de <strong>la</strong> Valz Benoi<strong>et</strong>e <strong>et</strong> cilh Facins se misent en nos, Lowi <strong>et</strong> Tiri, devant le maor <strong>et</strong><br />

les enskevins [7] de Ceris qu’ilh tenroi<strong>et</strong> de hat <strong>et</strong> de bas che ke nos dirins [. . .]» (Document<br />

1260–05–09, 2).<br />

«Nos faison a savoir ke nos, arbitre enliut de_le contraversion ki estoit entre me damme<br />

l’abesse de Robert-mont <strong>et</strong> le co-[4]-ven, d’une part, <strong>et</strong> le saignor Gerar de Hermees, chevalier,<br />

d’autre part, sor chu ke mes sires Gerars de Hermeeis deman-[5]-doit sor les masuiers l’abesse<br />

devant ditte <strong>et</strong> le covent, mainent a Hermeeis sor l’aluez l’abesse <strong>et</strong> le covent devant_dit, [6]<br />

forche <strong>et</strong> resteal <strong>et</strong> corrueie. Et nos, li arbitre desor nomeit, presiens en_nos le fais del arbitre<br />

[. . .]» (Document 1263–03–31, 3).<br />

Le premier cas est effectivement peu orthodoxe, puisque deux «pronoms re<strong>la</strong>tifs»<br />

sont employés pour un seul verbe personnel.<br />

Commentons les deux autres, qui sont fort semb<strong>la</strong>bles. Tout d’abord, on pourrait<br />

penser que l’«erreur» consisterait en ce que ces propositions s’achèvent toutes<br />

brutalement après un très long constituant complexe contenant une ou plusieurs subordonnées.<br />

Néanmoins, le constituant en question exprime le thème, <strong>et</strong> toutes ces<br />

anacoluthes ont lieu <strong>dans</strong> une proposition qui a fonction de «complément» par rapport<br />

au verbe de <strong>la</strong> notification (savoir ou conoistre).<br />

Or, c<strong>et</strong>te position particulière correspond à l’endroit où débute <strong>la</strong> partie du discours<br />

diplomatique qu’on nomme exposé. 78 Il est remarquable que <strong>la</strong> limite entre <strong>la</strong> notification<br />

<strong>et</strong> l’exposé soit un point de rupture important <strong>dans</strong> <strong>la</strong> structure du document<br />

diplomatique. Néanmoins, d’un point de vue morphosyntaxique, c<strong>et</strong>te rupture n’est<br />

pas marquée par le début d’une nouvelle phrase. 79 Le nombre d’attestations très réduit<br />

ne perm<strong>et</strong> pas d’avancer de conclusion générale, mais nous ne serions pas étonné<br />

de rencontrer d’autres cas d’anacoluthes à c<strong>et</strong> endroit particulier du texte. Dans ce<br />

cas, <strong>la</strong> structure ne devrait plus être considérée comme irrégulière, puisqu’elle serait<br />

prévue par <strong>la</strong> texture (→3.1.2.1 b).<br />

3.4.1.3 Enchaînement des énoncés phrastiques<br />

Devant un segment qui contient plusieurs verbes conjugués à un mode personnel, il<br />

n’est pas toujours facile de décider si l’on a affaire à une seule ou de plusieurs phrases.<br />

Les phénomènes de subordination (au sens traditionnel), abordés plus loin (→3.4.4.5<br />

<strong>et</strong>→3.4.6.4), sont généralement en dehors du problème. 80 Les phénomènes de «coordination»<br />

interfèrent bien plus au niveau qui nous occupe. 81 La séparation d’énoncés<br />

78<br />

«L’exposé est un récit [. . .], soit de type historique, re<strong>la</strong>tant par exemple les origines <strong>et</strong> les<br />

débuts d’une abbaye, ou exposant les origines <strong>et</strong> les motivations d’une donation, soit de type<br />

judiciaire, racontant les raisons d’être d’un procès ou les différentes étapes déjà effectuées.»<br />

(Guyotjeannin <strong>et</strong> al. 1993, 79).<br />

79<br />

Voir Mazziotta 2007b.<br />

80<br />

On adm<strong>et</strong> généralement que <strong>la</strong> subordination implique une hiérarchisation; il n’y a alors<br />

qu’une seule phrase.<br />

81<br />

Ces phénomènes jouent à tous les niveaux d’intégration syntaxique supérieurs au mot. Nous<br />

les approfondirons après avoir détaillé l’organisation de ces environnements argumental <strong>et</strong><br />

82

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