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Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

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Chapitre 3. Théorèmes fondamentaux sur <strong>le</strong>s groupes <strong>de</strong> transformations 95Assertion. La série infinie :ζ νω(ζ) := ∑ 1 − ζ = ∑ 2ν ν1ν1(ζ ν +ζ 3ν +ζ 5ν +ζ 7ν + · · ·) = ∑ k1od k ζ kconverge absolument dans tout disque ∆ ρ = {ζ ∈ C : |ζ| < ρ} <strong>de</strong>rayon ρ < 1 <strong>et</strong> y définit une application holomorphe univa<strong>le</strong>nte ∆ → Cdu disque unité ∆ = {|ζ| < 1} à va<strong>le</strong>urs dans C qui ne se prolongeholomorphiquement au-<strong>de</strong>là d’aucun point ζ 0 ∈ ∂∆ := {|ζ| = 1}.En fait, à la place <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te série explicite, on pourrait utiliser aussin’importe quel<strong>le</strong> autre application <strong>de</strong> type uniformisante <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> 11ζ ↦−→ ω(ζ) =: λ qui établit un biholomorphisme du disque unité ∆ surun domaine simp<strong>le</strong>ment connexe Λ := ω(∆) dont <strong>le</strong> bord est une courbe<strong>de</strong> Jordan nul<strong>le</strong> part loca<strong>le</strong>ment analytique réel<strong>le</strong> 12 . Désignons alors parλ ↦−→ χ(λ) =: ζ l’inverse d’une tel<strong>le</strong> application, <strong>et</strong> considérons lafamil<strong>le</strong> d’équations <strong>de</strong> transformations :(x ′ = χ(λ) x ) λ∈Λ .Par construction, |χ(λ)| < 1 pour tout λ ∈ Λ. Toute composition<strong>de</strong> x ′ = χ(λ 1 ) x <strong>et</strong> <strong>de</strong> x ′′ = χ(λ 2 ) x ′ est <strong>de</strong> la forme x ′′ = χ(λ) x,avec <strong>le</strong> paramètre défini <strong>de</strong> manière unique λ := ω ( χ(λ 1 ) χ(λ 2 ) ) , doncl’axiome <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> groupe est satisfait. Cependant, il n’y a ànouveau pas d’élément i<strong>de</strong>ntité, <strong>et</strong> à nouveau, aucune transformationne possè<strong>de</strong> un inverse. Et <strong>de</strong> plus crucia<strong>le</strong>ment (<strong>et</strong> pour terminer), iln’existe aucun prolongement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te famil<strong>le</strong> à un domaine plus grand˜Λ ⊃ Λ qui soit accompagné d’un prolongement holomorphe ˜χ <strong>de</strong> χ à ˜Λ<strong>de</strong> tel<strong>le</strong> sorte que ˜χ (˜Λ) contienne un voisinage <strong>de</strong> {1} (afin d’atteindrel’élément i<strong>de</strong>ntité), <strong>et</strong> même a fortiori, il n’existe aucun prolongement11 Le théorème <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> énonce que pour tout ouvert connexe <strong>et</strong> simp<strong>le</strong>mentconnexe Λ <strong>de</strong> C dont <strong>le</strong> complémentaire C\Λ contient au moins un point, il existeune application biholomorphe — c’est-à-dire holomorphe, bijective <strong>et</strong> d’inverse holomorphe— χ : Λ → ∆ <strong>de</strong> Λ sur <strong>le</strong> disque unité ∆ ⊂ C, appelée uniformisante <strong>de</strong><strong>Riemann</strong>. Le théorème réf<strong>le</strong>xion <strong>de</strong> Schwarz stipu<strong>le</strong> qu’en tout point λ 0 ∈ ∂Λ du bord<strong>de</strong> Λ autour duquel ∂Λ est un p<strong>et</strong>it morceau <strong>de</strong> courbe analytique réel<strong>le</strong>, l’uniformisanteχ se prolonge holomorphiquement dans un voisinage <strong>de</strong> λ 0 . Réciproquement, siχ se prolonge holomorphiquement au-<strong>de</strong>là d’un point du bord <strong>de</strong> Λ, ce bord est alorsnécessairement analytique réel au voisinage <strong>de</strong> ce point.12 On peut même considérer un domaine dont <strong>le</strong> bord est une courbe <strong>de</strong> Jordancontinue nul<strong>le</strong> part différentiab<strong>le</strong>, voire dont <strong>le</strong> bord est un ensemb<strong>le</strong> fractal, commepar exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> flocon <strong>de</strong> Von Koch ; on trouvera une présentation concise <strong>et</strong> lumineuse<strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> Carathéodoy sur <strong>le</strong> prolongement au bord <strong>de</strong>s uniformisantes <strong>de</strong><strong>Riemann</strong> dans <strong>le</strong> Chapitre 17 <strong>de</strong> [112].

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