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Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

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Chapitre 2 :La mobilité helmholtzienne <strong>de</strong> la rigidité2.1. Le problème <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong>-Helmholtz. Dans <strong>le</strong> plan <strong>de</strong> son Habilitationsvortrag,après avoir exprimé son intention d’élaborer un conceptgénéral <strong>de</strong> multiplicité continue, <strong>Riemann</strong> annonce qu’il se préoccuperad’appliquer ces considérations abstraites à l’« espace ». Chez <strong>le</strong>sgéomètres du 19 ème sièc<strong>le</strong>, ce nom est strictement réservé à l’« espacephysique réel » tridimensionnel <strong>et</strong> euclidien.Rappelons notamment qu’au début <strong>de</strong>s années 1820, Gauss aété conduit à mesurer <strong>le</strong> très grand triang<strong>le</strong> géodésique (<strong>et</strong> terrestre)Brocken – Hohehagen – Inselberg dans la campagne du royaume <strong>de</strong>Hannovre afin <strong>de</strong> « tester » la nature euclidienne <strong>de</strong> l’espace physique([145, 147]). À c<strong>et</strong>te époque-là, Gauss venait d’être nommé conseil<strong>le</strong>rscientifique <strong>de</strong>s gouvernements <strong>de</strong> Hanovre (dont dépendait Göttingen)<strong>et</strong> du Danemark pour l’établissement géodésique du cadastre, <strong>et</strong> il étaitdéjà en p<strong>le</strong>ine possession <strong>de</strong> sa théorie (extrinsèque) <strong>de</strong>s surfaces. Aussi<strong>Riemann</strong> sait-il pertinemment que <strong>le</strong>s propriétés par <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s l’espacephysique se distingue <strong>de</strong> toute autre multiplicité abstraite à trois dimensionsne peuvent en eff<strong>et</strong> être empruntées qu’à l’expérience.De là surgit <strong>le</strong> problème <strong>de</strong> rechercher <strong>le</strong>s faits <strong>le</strong>s plus simp<strong>le</strong>s aumoyen <strong>de</strong>squels puissent s’établir <strong>le</strong>s rapports métriques <strong>de</strong> l’espace,problème qui, par la nature même <strong>de</strong> l’obj<strong>et</strong>, n’est pas complètementdéterminé ; car on peut indiquer plusieurs systèmes <strong>de</strong> faits simp<strong>le</strong>s,suffisants pour la détermination <strong>de</strong>s rapports métriques <strong>de</strong> l’espace.[133], p. 281.Ainsi, pour déci<strong>de</strong>r quel<strong>le</strong> est « la » géométrie <strong>de</strong> l’« espace », l’expérienceest susceptib<strong>le</strong> <strong>de</strong> trancher, mais à l’avance, par <strong>de</strong>s considérations<strong>de</strong> géométrie pure, on peut rechercher mathématiquement<strong>le</strong>s hypothèses <strong>le</strong>s plus naturel<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s plus simp<strong>le</strong>s qui puissentcaractériser complètement c<strong>et</strong>te notion d’« espace physique », notionqui semb<strong>le</strong> nous être donné dans l’évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> son euclidéanité présente.C’est donc dans <strong>le</strong> passage cité à l’instant, extrait du plan <strong>de</strong>l’Habilitationsvortrag, qu’est formulé (implicitement) <strong>le</strong> célèbre :

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