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Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

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162 Division V.que chaque ligne arbitraire puisse être déplacée sans modifier salongueur, <strong>Riemann</strong> est alors parvenu à ce résultat qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>la géométrie euclidienne, seu<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>ux autres géométries sontpossib<strong>le</strong>s. Parmi ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières, l’une s’i<strong>de</strong>ntifie à cel<strong>le</strong> qui a étéréalisée par Lobatchevskiĭ, <strong>et</strong> l’autre correspond à la géométrie inscritesur la surface d’une sphère.Avant toute chose, du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’Analyse, <strong>le</strong>s recherches<strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> sur la longueur d’un élément courbe — qu’il n’a toutefoisqu’esquissées — sont du plus haut intérêt ; entre autres, el<strong>le</strong>s ont vraisemblab<strong>le</strong>mentdonné l’impulsion aux développements que MessieursLipschitz <strong>et</strong> Christoffel ont entrepris ultérieurement (<strong>de</strong>puis 1870) sur<strong>le</strong>s expressions différentiel<strong>le</strong>s du second <strong>de</strong>gré, Monsieur Lipschitzayant en tout cas poursuivi au cours du développement <strong>de</strong> sa théoriel’objectif <strong>de</strong> trancher en même temps quant à la justesse <strong>de</strong>s considérations<strong>de</strong> <strong>Riemann</strong>. Mais on ne peut pas nier que <strong>le</strong>s assertions <strong>de</strong><strong>Riemann</strong> ne fournissent que peu d’éclaircissements sur l’obj<strong>et</strong> véritab<strong>le</strong><strong>de</strong> la recherche, i.e. sur <strong>le</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la Géométrie. Les axiomes<strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> se réfèrent en eff<strong>et</strong> tous à la longueur d’un élément courbe,donc seu<strong>le</strong>ment aux propriétés <strong>de</strong> l’espace dans l’infinitésimal ; si l’onveut en déduire quelque chose quant à la constitution <strong>de</strong> l’espace àl’intérieur d’une région d’extension finie, on <strong>de</strong>vra d’abord effectuerune intégration. Mais puisque <strong>le</strong>s axiomes qui doivent servir à l’édificationd’une Géométrie purement géométrique doivent nécessairementêtre élémentaires, <strong>et</strong> puisque ni <strong>le</strong> concept <strong>de</strong> longueur d’un élémentcourbe ni celui d’intégration ne sont élémentaires, il est clair que <strong>le</strong>saxiomes <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> sont inutilisab<strong>le</strong>s pour un tel objectif.Dans son travail célèbre *<strong>de</strong> l’année 1868, M. <strong>de</strong> Helmholtzs’est soustrait, quoique <strong>de</strong> manière inconsciente, aux insuffisances <strong>de</strong>saxiomes riemanniens dont nous venons justement <strong>de</strong> discuter, notammentlorsqu’il postula certains axiomes se référant à un nombre fini<strong>de</strong> points éloignés <strong>le</strong>s uns <strong>de</strong>s autres, <strong>et</strong> lorsqu’il tenta d’en déduirel’axiome <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> sur la longueur d’un élément courbe.M. <strong>de</strong> Helmholtz place expressément en première positionl’axiome d’après <strong>le</strong>quel l’espace est une variété numérique ; ceciconstitue un progrès par rapport à <strong>Riemann</strong>, bien que, à vrai dire, M.<strong>de</strong> Helmholtz s’enquière lui aussi <strong>de</strong> la portée <strong>de</strong> c<strong>et</strong> axiome lorsque,à la fin <strong>de</strong> son travail (à la page 221), il affirme que l’axiome posé par*« Sur <strong>le</strong>s faits qui se trouvent au fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la Géométrie », Gött. Nachr.1868, pp. 193–221 ; voir aussi ses œuvres scientifiques complètes, Tome II, pp. 618–639.

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