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Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

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52 2.2. Incomplétu<strong>de</strong>s riemanniennesProblème <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong>-Helmholtz« Problème » <strong>et</strong> non « théorème », parce que ni <strong>Riemann</strong> ni Helmholtzne l’ont réel<strong>le</strong>ment résolu, ce problème <strong>de</strong>man<strong>de</strong> précisément parquel<strong>le</strong>s propriétés l’espace euclidien tridimensionnel muni <strong>de</strong> la métriquepythagoricienne pourrait être caractérisé parmi toutes <strong>le</strong>s géométriespossib<strong>le</strong>s. Mais au moment <strong>de</strong> sou<strong>le</strong>ver la question, <strong>Riemann</strong> étaitcertainement très loin <strong>de</strong> soupçonner l’incroyab<strong>le</strong> diversité <strong>de</strong>s géométriesque <strong>Sophus</strong> <strong>Lie</strong> allait découvrir par <strong>de</strong>s procédés algébriques uniformes,engendrant malgré lui, à la suite du fameux Programme d’Erlangen([86]), une prolifération <strong>de</strong> groupes <strong>et</strong> <strong>de</strong> sous-groupes <strong>de</strong> transformations(Chapitre 5).Le problème surgit <strong>de</strong> lui-même : nécessité sybilline, assertionméta-mathématique, vision d’une question adéquate. <strong>Riemann</strong>, commeon <strong>le</strong> sait, suit tous <strong>le</strong>s fils d’Ariane <strong>de</strong> l’ouverture. À la donationd’un sens univoque dans l’expérience physique du mon<strong>de</strong> répond doncla surrection articulée <strong>de</strong>s questionnements mathématiques purs. Faitd’« expérience mathématique » : <strong>le</strong>s hypothèses abstraites possib<strong>le</strong>s sontsoumises à la variation, à la diversité, à la multiplication, à la ramification,<strong>et</strong> à l’éclatement.Ces faits, comme tous <strong>le</strong>s faits possib<strong>le</strong>s, ne sont pas nécessaires; ils n’ont qu’une certitu<strong>de</strong> empirique, ce sont <strong>de</strong>s hypothèses.[133], p. 281.2.2. Incomplétu<strong>de</strong>s riemanniennes. Dans la troisième <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnière partie<strong>de</strong> son Habilitationsvortrag, <strong>Riemann</strong> annonce en quelques lignesqu’il a complètement résolu 1 <strong>le</strong> problème <strong>de</strong> caractériser l’espace euclidienstandard parmi <strong>le</strong>s multiplicités à trois dimensions munies d’unemétrique quadratique infinitésima<strong>le</strong> définie positive.Première solution, la plus simp<strong>le</strong> <strong>et</strong> la plus économique sur <strong>le</strong> plandémonstratif : <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que la mesure <strong>de</strong> courbure sectionnel<strong>le</strong> soitnul<strong>le</strong> 2 en tout point suivant trois directions <strong>de</strong> surface indépendantes 3 .1 Deux raisons ont convaincu <strong>le</strong>s mathématiciens <strong>de</strong>s années 1868 à 1890 que <strong>le</strong>problème n’était en fait pas complètement résolu : 1) <strong>le</strong>s assertions <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> n’ontjamais été suivies <strong>de</strong> démonstrations détaillées, même à titre posthume ; 2) <strong>le</strong>s raisonnements<strong>de</strong> Helmholtz étaient entachés d’erreurs <strong>et</strong> d’imprécisions mathématiques.2 Cf. <strong>le</strong> § 1.20 ci-<strong>de</strong>ssus.3 À notre connaissance, l’examen du Nachlass n’a fourni aucun document exploitab<strong>le</strong>qui perm<strong>et</strong>te aux historiens <strong>de</strong>s mathématiques <strong>de</strong> se faire une idée <strong>de</strong>s démonstrations<strong>de</strong> <strong>Riemann</strong>. Contemporain <strong>de</strong> K<strong>le</strong>in, <strong>le</strong> bibliothécaire Distel <strong>de</strong> l’université<strong>de</strong> Göttingen savait en revanche que <strong>le</strong> Nachlass contenait <strong>de</strong>s notes intéressantes surla théorie <strong>de</strong>s nombres <strong>et</strong> sur la distribution <strong>de</strong>s zéros <strong>de</strong> la fonction z<strong>et</strong>a <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong>,

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