12.07.2015 Views

Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Chapitre 1. L’ouverture riemannienne 45Nécessité pour la pensée, pour la conception, <strong>et</strong> surtout pour l’intuition :nécessité <strong>de</strong> ressaisir la courbure sous un ang<strong>le</strong> bidimensionnel <strong>et</strong>gaussien, car <strong>le</strong> pluridimensionnel nous transcen<strong>de</strong>. Étonnant coup <strong>de</strong>chance riemannien que confirmera p<strong>le</strong>inement la réinterprétation tensoriel<strong>le</strong>: tous <strong>le</strong>s invariants d’ordre <strong>de</strong>ux d’une métrique quadratique infinitésima<strong>le</strong>peuvent être obtenus en se restreignant à <strong>de</strong>s surfaces qu’oninscrit dans la variété <strong>et</strong> qu’on oriente à volonté dans <strong>de</strong>s directions arbitraires.Toutefois, la réduction s’arrête à la dimension 2, car <strong>le</strong> tranchagepar <strong>de</strong>s obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> dimension 1 rend la courbure invisib<strong>le</strong>. En eff<strong>et</strong>,chaque courbe (au moins <strong>de</strong> classe C 1 ) est intrinsèquement équiva<strong>le</strong>nte(isométrique 86 ) à un simp<strong>le</strong> segment <strong>de</strong> droite : la régression en dimensiondu caractère intrinsèque <strong>de</strong> la courbure doit s’arrêter n<strong>et</strong> à la dimension2. Et inversement, <strong>le</strong> passage <strong>de</strong> la dimension 1 à la dimension2 imposait un saut qualitatif inattendu que Gauss avait su découvrir :naissance <strong>de</strong> la courbure intrinsèque <strong>de</strong>s surfaces, courbure qui <strong>de</strong>meureponctuel<strong>le</strong>ment invariab<strong>le</strong> dans toute transformation isométrique, alorsque toutes <strong>le</strong>s lignes tracées dans une surface sont dépossédées <strong>de</strong> touterigidité intrinsèque.Par ail<strong>le</strong>urs, la découverte <strong>de</strong> Gauss aurait pu faire croire qu’en dimensionn 3, d’autres phénomènes spécifiques <strong>et</strong> d’autres invariantsinattendus nouveaux émergeraient, qui seraient eux aussi propres aux85 Expressio √∑ b ι,ι ′ ds ι ds ι ′ spectari potest tanquam e<strong>le</strong>mentum lineare in spatiogeneraliore n dimensionum nostrum intuitum transcen<strong>de</strong>nte. Quodsi in hoc spatioa puncto (s 1 , s 2 , . . . , s n ) ducantur omnes lineae brevissimae, in quarum e<strong>le</strong>mentis initialibusvariationes ipsarum s sunt ut αds 1 +βδs 1 : αds 2 +βδs 2 : · · · : αds n +βδs n ,<strong>de</strong>notantibus α <strong>et</strong> β quantitates quaslib<strong>et</strong>, hae lineae superficiem constituent, quam inspatium vulgare nostro intuitui subjectum evolvere lic<strong>et</strong>. Ici, <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux éléments infinitésimaux(ds 1 , ds 2 , . . . , ds n ) <strong>et</strong> (δs 1 , δs 2 , . . .,δs n ) basés en un point <strong>de</strong> coordonnées(s 1 , s 2 , . . . , s n ) sont supposés être linéairement indépendants, <strong>et</strong> la combinaison linéairegénéra<strong>le</strong> :(αds1 + βδs 1 , αds 2 + βδs 2 , . . ., αds n + βδs n)comprend alors tous <strong>le</strong>s éléments linéaires contenus dans <strong>le</strong> plan qu’ils engendrent.<strong>Riemann</strong> considère donc la surface loca<strong>le</strong> <strong>et</strong> finie qui est obtenue en intégrant toutes<strong>le</strong>s géodésiques issues du point dans toutes ces directions <strong>et</strong> il s’imagine alors qu’un<strong>et</strong>el<strong>le</strong> surface, interne à la multiplicité (variété) initia<strong>le</strong>, pourrait en être extraite afin<strong>de</strong> se réaliser visuel<strong>le</strong>ment dans un espace tridimensionnel auxiliaire. À partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong>extrait, on pourrait même s’imaginer que l’invention riemannienne <strong>de</strong> la courbure parsectionnement obéissait à simp<strong>le</strong> exigence d’appropriation intuitive.86 — grâce à la paramétrisation par longueur d’arc, ou à la rectification d’un lac<strong>et</strong>par <strong>le</strong> geste physique —

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!