Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens
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Chapitre 2. La mobilité helmholtzienne <strong>de</strong> la rigidité 61Si l’on fait abstraction <strong>de</strong>s conditions aux limites <strong>et</strong> <strong>de</strong>s discontinuitéséventuel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s contraintes qui pourraient faire obstac<strong>le</strong> au mouvementne peuvent provenir que <strong>de</strong>s équations qui sont formées avec lafonction invariante entre paires <strong>de</strong> points, par exemp<strong>le</strong> si l’on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>qu’un, ou <strong>de</strong>ux, ou trois points, ou plus, du corps rigi<strong>de</strong> restent entièrementfixés au cours du mouvement. <strong>Ens</strong>uite, Helmholtz entreprend<strong>de</strong> « démontrer 17 » que <strong>le</strong>s mouvements d’un corps rigi<strong>de</strong> comprennentexactement n(n+1) <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, <strong>et</strong> donc notamment 6 dans <strong>le</strong> cas2<strong>de</strong> l’espace physique euclidien (translations : 3 paramètres ; rotations :3 paramètres).Paradoxe : la notion <strong>de</strong> corps rigi<strong>de</strong> continu comprenant une infinité<strong>de</strong> points en cohésion n’est donc pas p<strong>le</strong>inement utilisée dans cesraisonnements. Six points au maximum sont à distinguer. En tout cas,<strong>Engel</strong> <strong>et</strong> <strong>Lie</strong> démontreront rigoureusement c<strong>et</strong> énoncé sur <strong>le</strong> nombren(n+1)<strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, en analysant finement <strong>le</strong>s hypothèses qui2étaient implicites dans <strong>le</strong>s axiomes II <strong>et</strong> III. Par ail<strong>le</strong>urs, en supposantbeaucoup moins que Helmholtz 18 , <strong>le</strong> Chapitre 20 p. 166 ci-<strong>de</strong>ssous commencerapar une étu<strong>de</strong> purement abstraite <strong>de</strong>s groupes continus <strong>de</strong> transformationspour <strong>le</strong>squels <strong>de</strong>ux points ont un, <strong>et</strong> un seul invariant, tandisque s > 2 points n’ont pas d’autre invariant que ceux qui se déduisent<strong>de</strong>s paires <strong>de</strong> points qui sont contenus en eux, <strong>et</strong> cela, d’abord dans <strong>le</strong>domaine comp<strong>le</strong>xe, puis dans <strong>le</strong> domaine réel. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> abstraite extrêmementrecherchée sur <strong>le</strong> plan mathématique repose sur un très grandnombre <strong>de</strong> résultats contenus dans <strong>le</strong>s trois volumes <strong>de</strong> la Theorie <strong>de</strong>rTransformationsgruppen.IV : Axiome <strong>de</strong> la monodromie ou <strong>de</strong> la périodicité <strong>de</strong>s rotations<strong>de</strong>s corps rigi<strong>de</strong>s. C’est l’axiome <strong>le</strong> plus controversé, car onverra 19 qu’il exclut trop aisément un très grand nombre <strong>de</strong> géométriespossib<strong>le</strong>s, au sens <strong>de</strong> K<strong>le</strong>in <strong>et</strong> <strong>Lie</strong>, c’est-à-dire <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> transformations« exotiques ». Lorsque (n − 1) points d’un corps rigi<strong>de</strong> sontfixés en position généra<strong>le</strong>, Helmholtz prétend (comme conséquence <strong>de</strong>17 Voir <strong>le</strong> §93 p. 235 ci-<strong>de</strong>ssous pour une critique <strong>de</strong> <strong>Lie</strong> <strong>et</strong> <strong>Engel</strong>.18 « Le procédé <strong>de</strong> <strong>Lie</strong> a lieu entièrement a priori », écrit Ju<strong>le</strong>s Vuil<strong>le</strong>min p. 420<strong>de</strong> [168].19 En infinitésimalisant <strong>le</strong> problème, Helmholtz va se ramener à considérer unsystème d’équations différentiel<strong>le</strong>s ordinaires dxidt= ∑ 3j=1 a ij x j d’ordre 1 à coefficientsa ij constants, <strong>et</strong> l’axiome <strong>de</strong> monodromie va directement impliquer que la matrice(a ij ) 1j31i3possè<strong>de</strong> une va<strong>le</strong>ur propre nul<strong>le</strong>, <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux va<strong>le</strong>urs propres imaginairesconjuguées ±i ω, ω > 0, ce qui fait que la matrice a ij représente tout simp<strong>le</strong>ment unerotation dans l’espace euclidien à trois dimensions.