Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens
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Chapitre 3. Théorèmes fondamentaux sur <strong>le</strong>s groupes <strong>de</strong> transformations 111qui s’insère plus généra<strong>le</strong>ment dans l’équiva<strong>le</strong>nce fonctionnel<strong>le</strong> entre<strong>le</strong> différentiel infinitésimal <strong>et</strong> <strong>le</strong> local fini, tout en développant <strong>le</strong>s premierséléments d’une théorie géométrique du mouvement. Toutefois,c<strong>et</strong>te équiva<strong>le</strong>nce ne saurait s’affirmer comme principe d’égalité absolueentre <strong>de</strong>ux êtres initia<strong>le</strong>ment distincts qui <strong>de</strong>viendraient par là-mêmestrictement interchangeab<strong>le</strong>s. Comme dans toute autre équiva<strong>le</strong>nce mathématique,l’ontologie est interrogation en <strong>de</strong>venir sur la structure <strong>et</strong>sur la constitution d’un être mathématique problématique. À travers <strong>le</strong>séquiva<strong>le</strong>nces que l’être mathématique découvre à son propre suj<strong>et</strong> parl’analyse ou par la synthèse, l’être vise en eff<strong>et</strong> à se déployer dans <strong>de</strong>sespaces neufs qui soient propices à révé<strong>le</strong>r sa nature intrinsèque, en supprimanttoutes <strong>le</strong>s formes d’arbitraire <strong>et</strong> <strong>de</strong> non-compréhension dont estentachée sa donation initia<strong>le</strong>.À strictement par<strong>le</strong>r, aucun énoncé mathématique d’équiva<strong>le</strong>nceentre <strong>de</strong>ux concepts ou entre <strong>de</strong>ux conditions spécifiques n’est réel<strong>le</strong>menttransparent dans une doub<strong>le</strong> circulation du sens. L’équiva<strong>le</strong>nce, enmathématiques, transcen<strong>de</strong> tout concept logique ou méta-mathématique<strong>de</strong> termes formels syntaxiquement substituab<strong>le</strong>s.En vérité, dans l’équiva<strong>le</strong>nce, il doit se manifester un différentielsynthétiquedu potentiel interrogatif, comme par l’eff<strong>et</strong> d’une révélationprogressive qui autoriserait à oublier presque définitivement <strong>le</strong> membreinitial <strong>de</strong> l’« équiva<strong>le</strong>nce » pour ne r<strong>et</strong>enir que <strong>le</strong> membre final, plus rapproché,bien que peut-être encore fort éloigné, <strong>de</strong> l’essence <strong>de</strong> la chose àcomprendre. Quant au choix <strong>de</strong> brisure <strong>de</strong> symétrie dans l’équiva<strong>le</strong>nce,c’est-à-dire quant au choix <strong>de</strong> l’initial <strong>et</strong> du final dans l’équiva<strong>le</strong>nce enquestion, c’est bien sûr <strong>le</strong> concept <strong>de</strong> transformation infinitésima<strong>le</strong> quidoit en quelque sorte éliminer <strong>le</strong> concept <strong>de</strong> groupe local à un paramètre,pour s’y substituer comme obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> principal. Et c’est effectivementce que <strong>Lie</strong> affirmera systématiquement dans ses travaux :grâce à l’équiva<strong>le</strong>nce en question, on peut m<strong>et</strong>tre entre parenthèses l’intervention<strong>de</strong> l’analyse comme procédé d’intégration pour se concentrerseu<strong>le</strong>ment sur la classification <strong>de</strong>s transformations infinitésima<strong>le</strong>s. L’infinitésimalse substitue au fini, car il est plus simp<strong>le</strong> : il est linéaire.À vrai dire, si l’on accepte comme <strong>Lie</strong> <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la généricitécomme hypothèse généra<strong>le</strong> d’étu<strong>de</strong> (cf. p. 80), <strong>le</strong> théorème <strong>de</strong> redressementmontre que <strong>le</strong> concept <strong>de</strong> transformation infinitésima<strong>le</strong> individuel<strong>le</strong>est entièrement circonscrit. En eff<strong>et</strong>, toute transformation infinitésima<strong>le</strong>se réduit au champ <strong>de</strong> vecteurs <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> possib<strong>le</strong> :∂∂x 1,somme réduite à un seul terme, dérivation <strong>le</strong> long d’un seul axe <strong>de</strong> coordonnées,avec un coefficient constant égal à 1. L’infinitésimalisation