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Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens

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38 1.17. Genèse <strong>de</strong>s métriques riemanniennesPar conséquent, <strong>Riemann</strong> déci<strong>de</strong> d’infinitésimaliser 71 <strong>le</strong> problème :avec c<strong>et</strong>te hypothèse <strong>de</strong> continuité 72 , <strong>le</strong>s lignes peuvent être décomposéesen portions infinitésima<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> si l’on s’autorise 73 <strong>de</strong> plus à disposer<strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’intégration afin <strong>de</strong> sommer toutes <strong>le</strong>s longueurs infinitésima<strong>le</strong>s<strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> ligne placés bout à bout, il suffit alors 74 d<strong>et</strong>rouver une expression pour la longueur <strong>de</strong> tout élément linéaire infinitésimal(dx 1 , dx 2 , . . .,dx n ) qui est situé en un point (x 1 , x 2 , . . .,x n ).Poursuite du raisonnement : dans l’infinitésimal <strong>et</strong> en un point(x 1 , x 2 , . . .,x n ) fixé, <strong>le</strong>s rapports d’accroissement entre <strong>le</strong>s composantesdx i <strong>de</strong> l’élément infinitésimal en question <strong>le</strong> long d’une lignedonnée peuvent être considérés comme constants. Mais quand <strong>le</strong> point(x 1 , x 2 , . . .,x n ) varie, ces rapports cessent d’être constants, <strong>et</strong> puisque<strong>le</strong>s lignes sont libres <strong>de</strong> représenter, en un point donné quelconque,toutes <strong>le</strong>s directions possib<strong>le</strong>s qui passent par ce point, il en décou<strong>le</strong> que<strong>le</strong>s rapports d’accroissement infinitésimal <strong>le</strong> long d’une ligne doiventen fait dépendre du point, <strong>et</strong> donc aussi : seu<strong>le</strong>ment du point. Par conséquent,sous ces <strong>de</strong>ux hypothèses fondamenta<strong>le</strong>s d’infinitésimalisationpremière <strong>et</strong> d’intégration secon<strong>de</strong>, <strong>Riemann</strong> a ramené la question géométrique<strong>de</strong> la genèse <strong>de</strong>s rapports métriques à une question d’Analyse,à savoir : déterminer une fonction du lieu <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’élément infinitésimal 75 :Ω = Ω(x 1 , . . .,x n ; dx 1 , . . .,dx n )71 En fait, dans l’en-tête (énigmatique) <strong>de</strong> ce paragraphe, <strong>Riemann</strong> aurait été probab<strong>le</strong>mentmieux inspiré d’annoncer c<strong>et</strong>te infinitésimalisation comme l’une <strong>de</strong> seshypothèses génétiques principa<strong>le</strong>s.72 — par laquel<strong>le</strong> il faudrait entendre plus rigoureusement une hypothèse <strong>de</strong> différentiabilitéd’ordre au moins égal à 1 —73 À cause <strong>de</strong> ce recours à l’intégration — concept d’analyse encore problématiquequi exige l’infini —, <strong>Engel</strong> <strong>et</strong> <strong>Lie</strong> objecteront p. 162 ci-<strong>de</strong>ssous que <strong>le</strong>s considérations<strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> fournissent peu d’éclaircissements quant aux fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> lagéométrie purement élémentaire.74 <strong>Riemann</strong> recherche en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s conditions seu<strong>le</strong>ment suffisantes pour la détermination<strong>de</strong>s rapports métriques dans une multiplicité. À chaque fois qu’une hypothèsesimplificatrice ou spécificatrice est admise, <strong>le</strong> choix d’une discontinuité conceptuel<strong>le</strong>estompe une fraction <strong>de</strong> la nécessité qui doit être corrélative <strong>de</strong> la suffisance.75 Dans <strong>le</strong> § 100 p. 278 sq. ci-<strong>de</strong>ssous que <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur est invité à lire en parallè<strong>le</strong>pour <strong>de</strong> plus amp<strong>le</strong>s éclaircissements (cf. aussi [168], pp. 409–412), <strong>Engel</strong> <strong>et</strong> <strong>Lie</strong> réexpriment<strong>le</strong>s raisonnements <strong>de</strong> <strong>Riemann</strong> en utilisant un langage purement analytique.Par ail<strong>le</strong>urs, dans la recherche d’une expression fonctionnel<strong>le</strong> pour la métrique, ilstraitent simultanément du cas local fini, inspiré <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur théorie <strong>de</strong>s invariants, <strong>et</strong> du casinfinitésimal (<strong>Riemann</strong>).

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