Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens
Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens
Sophus Lie, Friedrich Engel et le problème de Riemann ... - DMA - Ens
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Chapitre 2. La mobilité helmholtzienne <strong>de</strong> la rigidité 59implicitement plongé dans R n , sans phénomène topologique, sans discontinuité,sans condition au bord, sans contrainte spécifique. L’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s exceptions est potentiel<strong>le</strong>ment réservée à <strong>de</strong>s analyses ultérieures.II : Axiome <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong>s corps rigi<strong>de</strong>s mobi<strong>le</strong>s. C<strong>et</strong>axiome exprime l’idée nouvel<strong>le</strong> principa<strong>le</strong> <strong>de</strong> Helmhotz. Pour que l’espacesoit physiquement mesurab<strong>le</strong>, on présuppose l’existence <strong>de</strong> systèmes<strong>de</strong> points rigi<strong>de</strong>s en eux-mêmes, <strong>et</strong> néanmoins susceptib<strong>le</strong>s d’êtredéplacés (axiome III) :mobilité <strong>de</strong> la rigidité.Mais quel<strong>le</strong> est ici la définition mathématique précise <strong>de</strong> la « rigidité » ?Impossib<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qu’il s’agisse d’une distance, au sens euclidienou métrique du terme, puisque c’est justement l’euclidéanité loca<strong>le</strong> queHelmholtz cherche à démontrer à partir d’axiomes abstraits <strong>et</strong> naturels.Herméneutique indécise <strong>de</strong> la position d’hypothèses, ou nécessité<strong>de</strong> réaliser une assomption en généralité pour engendrer <strong>de</strong>s essenceshypothétiques d’ordre supérieur : il faut donc formu<strong>le</strong>r un axiome quine <strong>de</strong>man<strong>de</strong> presque rien d’explicite, <strong>et</strong> qui s’inscrive a priori dans untrès grand univers <strong>de</strong> potentialités mathématiques.L’espoir, via une démonstration synthétique éventuel<strong>le</strong>mentlongue <strong>et</strong> diffici<strong>le</strong>, est <strong>de</strong> se persua<strong>de</strong>r qu’une notion très archaïque <strong>de</strong>« stabilité-rigidité » dans <strong>le</strong> mouvement redonnera cel<strong>le</strong> qui semb<strong>le</strong> laplus naturel<strong>le</strong>ment transmise dans l’expérience physique, à savoir larigidité euclidienne. On est en p<strong>le</strong>ine exploration métaphysique <strong>de</strong>sconditions d’aprioricité du savoir physico-mathématique. On rechercheen quelque sorte <strong>de</strong>s signes qui confirmeraient l’existence <strong>de</strong> véritésprofon<strong>de</strong>s (<strong>et</strong> vraisemblab<strong>le</strong>ment cachées), <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s vérités profon<strong>de</strong>spourraient répondre à la question très importante d’un « pourquoi »,à savoir : « Pourquoi l’espace physique est-il tridimensionnel <strong>et</strong> euclidien» ? Avec son hypothèse <strong>de</strong> corps rigi<strong>de</strong>s, Helmholtz recherchedonc un « parce que » qui s’élève plus haut dans l’échel<strong>le</strong> métaphysiquequ’une simp<strong>le</strong> confirmation expérimenta<strong>le</strong> basée sur <strong>de</strong>s mesuresmicroscopiques ou sur <strong>de</strong>s mesures astronomiques.La définition <strong>de</strong> Helmholtz est à la fois intuitive <strong>et</strong> très généra<strong>le</strong> :il doit exister une certaine fonction à <strong>de</strong>ux arguments qui est définiesur la totalité <strong>de</strong> toutes <strong>le</strong>s paires <strong>de</strong> points appartenant au corps rigi<strong>de</strong><strong>et</strong> qui satisfait la propriété d’invariance suivante : pour toute paire <strong>de</strong>points fixée à l’avance, la va<strong>le</strong>ur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction sur <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux pointsen question <strong>de</strong>vra rester invariab<strong>le</strong> au cours <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s mouvementspossib<strong>le</strong>s (axiome III) du corps en question.