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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 3<br />

Deux éléments particulièrement importants pour le développement et le maintien<br />

des valeurs et des normes sont la sélection et la socialisation (Chatman 1991). Par la<br />

sélection, les organisations attirent, évaluent et recrutent des individus avec des valeurs<br />

similaires qui seront considérés comme mieux en mesure de s’intégrer et de réussir dans la<br />

structure. A l’occasion d’une étude sur les cabinets d’audit, Chatman (1991) a ainsi montré<br />

que la congruence initiale entre les valeurs de l’individu et celles de son cabinet est reliée<br />

positivement à la satisfaction après une année d’expérience. Dans les cabinets, la sélection<br />

du personnel se fait par l’intermédiaire du recrutement de jeunes collaborateurs dotés de<br />

diplômes sélectifs dont la possession atteste à la fois de qualités intellectuelles, mais aussi<br />

d’une forte motivation, de facultés d’abnégation et de travail. En outre, le recours massif à<br />

des stagiaires pendant la saison haute permet aux cabinets d’identifier en situation les<br />

individus qui sont bien adaptés.<br />

Ensuite, les processus de socialisation vont infléchir les valeurs des collaborateurs<br />

dans le sens de celles de l’organisation. La socialisation recouvre les démarches de<br />

l’organisation pour encourager et renforcer les normes et valeurs partagées (Fogarty 1992).<br />

Elle comprend en particulier le développement et l’utilisation d’un langage, de coutumes,<br />

de rituels et de procédures organisationnelles qui encouragent l’intériorisation de la culture<br />

et renforcent l’acceptation par l’individu des <strong>objectif</strong>s et des croyances du groupe (Pratt &<br />

Beaulieu 1992). La socialisation est un processus qui se poursuit sur l’ensemble du temps<br />

de présence de l’individu dans l’organisation. Elle est, fondamentalement, une manière de<br />

reconnaître la primauté des intérêts de l’organisation par rapport à ceux de l’individu,<br />

puisque le développement de l’individu est orienté au bénéfice de l’entité à laquelle il<br />

appartient (Fogarty 1992). Au-delà des éléments idéologiques, la socialisation touche<br />

également au développement des connaissances techniques et a donc des conséquences<br />

importantes sur la performance organisationnelle.<br />

Une façon d’envisager le processus de socialisation est de l’envisager comme<br />

l’acquisition progressive d’un « rôle », c’est-à-dire d’une position de l’individu dans la<br />

structure sociale qui le relie aux autres par des attentes concernant son comportement et ses<br />

réactions affectives. La notion de rôle permet de tenir compte du fait que, si certaines<br />

normes et valeurs sont applicables à tous les membres de la collectivité, d’autres ne<br />

s’appliquent qu’à certains individus ou à certaines positions. En ce sens, les rôles sont des<br />

visions de ce qu’est un comportement approprié pour un individu dans sa position (Scott<br />

1992). Les rôles ne sont pas seulement des anticipations ou des attentes, mais aussi des<br />

prescriptions – des attentes normatives – de ce que les acteurs sont supposés faire. Ces<br />

anticipations sont partagées par les autres membres de l’organisation et représentent une<br />

pression externe sur l’individu pour qu’il pense et surtout agisse de la manière souhaitée.<br />

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