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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

3. Confiance et construction de la certification<br />

La vision classique de la mission consiste à délimiter une approche d’audit en<br />

fonction des risques, effectuer le travail sur le terrain et revoir les dossiers. L’importance<br />

donnée aux relations individuelles et à la confiance dans les cabinets met en relief des<br />

dimensions complémentaires de la mission, qui viennent s’articuler autour de la démarche<br />

canonique. Dans les faits, l’audit de terrain peut se caractériser en tant que processus de<br />

remontée d’information (§3.1). Mais les caractéristiques actuelles du fonctionnement des<br />

cabinets sont telles que c’est peut-être davantage de transmission de la confiance entre<br />

individus dont il faudrait parler (§3.2). Par ailleurs, outre son rôle dans la construction de la<br />

certification, l’acquisition progressive de la confiance permet également de comprendre la<br />

formation du jugement professionnel individuel de chaque auditeur au fil de son parcours<br />

dans la structure (§3.3).<br />

3.1 L’audit sur le terrain : transfert de l’information, transfert du risque, conscience<br />

La vision qui émane des entretiens que nous avons réalisés permet de caractériser<br />

l’audit « concurrentiel » – c’est-à-dire soumis à des contraintes de productivité fortes qui<br />

empêchent de dérouler toute l’approche canonique formalisée – en tant qu’articulation de<br />

la concordance de trois facteurs : le transfert de l’information à la personne responsable<br />

compte tenu du niveau de la décision ; l’analyse du risque sur le terrain, préalable à ce<br />

transfert ; un sens des responsabilités individuelles sur le terrain en l’absence de<br />

supervision. En pratique, chaque auditeur est amené à prendre un certain nombre de<br />

décisions par rapport à ce qui se passe sur le terrain à son niveau. Face à une difficulté, la<br />

question à se poser est celle du traitement immédiat ou du transfert de l'information au<br />

niveau supérieur. L'information idoine doit idéalement pouvoir être traitée par l'intervenant<br />

adapté de la mission d'audit.<br />

"On a identifié un risque, bon. Et ensuite on va écrémer, on va tamiser ce risque jusqu’au<br />

moment où il est trop important pour que la décision ne soit pas prise par quelqu’un<br />

d’autre que par l’associé. Si le risque est plus faible, par exemple on n’a pas pu faire un<br />

test de cut-off 83 , mais on a réussi à faire un test de cut-off alternatif : OK le chef de<br />

mission s’en débrouille. Il y a un autre problème, le manager peut trancher. Il doit y avoir<br />

peu d’information qui remonte, mais l’information essentielle. Et je crois qu’à mon avis les<br />

situations dans lesquelles j’ai entendu parler de dérapages d’audit je crois que c’était un<br />

problème d’information, justement. La remontée d’information me paraissait essentielle<br />

parce qu’à partir du moment où l’associé est au courant, il prend sa responsabilité. Alors,<br />

il peut décider de ne pas agir comme le nécessiterait l’information. Dans ce cas, le cabinet<br />

83 Vérification du principe de séparation des exercices comptables.<br />

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