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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 3<br />

1.3 La confiance interpersonnelle : contenu et dimensions<br />

Un certain nombre de questions se posent par rapport au modèle de la confiance de<br />

Mayer et al. (1995). Un premier problème est de savoir si la confiance est le résultat d’un<br />

processus de calcul ou bien un élément de nature affective. Mayer et al. (1995) considèrent<br />

que la confiance est un construit unidimensionnel qui recouvre le fait d’accepter d’être<br />

vulnérable. En revanche, McAllister (1995) distingue quant à lui la confiance basée sur le<br />

calcul (cognition-based) et la confiance basée sur l’émotion (affect-based) qu’il considère<br />

comme deux dimensions indépendantes de la confiance. La confiance calculée représente<br />

le fait que l’on « décide » à qui on veut faire confiance dans une situation donnée et que<br />

l’on base cette décision sur l’évaluation de raisons objectives telles que la capacité et<br />

l’intégrité. En revanche, les fondements affectifs de la confiance se basent sur des liens<br />

émotionnels entre individus, c’est-à-dire sur la bienveillance.<br />

Pour McAllister (1995), les déterminants de la confiance basée sur le calcul sont la<br />

fiabilité de la performance de rôle, la similarité culturelle et les qualifications de l’autre.<br />

Les déterminants de la confiance basée sur l’émotion sont un comportement pro-role de<br />

l’autre par rapport à soi et la fréquence des interactions. Cet auteur suggère que la<br />

confiance basée sur le calcul est un antécédent de la confiance basée sur l’émotion. Une<br />

fois qu’un niveau suffisamment élevé de confiance affective a été atteint, la confiance<br />

basée sur le calcul perd de son importance. Cette approche rejoint celle de Holmes (1991)<br />

qui considère qu’une relation est de confiance justement lorsqu’il n’y a plus de calcul.<br />

Selon cet auteur, la confiance basée sur l’émotion peut même, une fois apparue, empêcher<br />

le calcul.<br />

Une deuxième question touche à la dichotomie confiance (trust) / méfiance<br />

(distrust) et cherche à déterminer si la méfiance est l’opposé de la confiance ou s’il s’agit<br />

de deux dimensions différentes. Pour Sheppard & Sherman (1998), la méfiance est l’attente<br />

que l’autre ne va pas agir avec bienveillance ou qu’il en est incapable. Dans cette vision, la<br />

méfiance est l’opposé de la confiance. En revanche, pour Lewicki et al. (1998), la<br />

confiance et la méfiance ne doivent pas être considérés comme les extrêmes d’un<br />

continuum. Il est possible à la fois d’avoir confiance et de ne pas avoir confiance en<br />

quelqu’un. Les relations interpersonnelles sont en effet multi-facettes et les partenaires<br />

peuvent se faire confiance sur certains points et pas sur d’autres. Pour Sitkin & Roth<br />

(1993), confiance et méfiance sont différentes non pas en raison de la complexité des<br />

relations entre individus, mais en raison des éléments qu’elles recouvrent. Selon ces<br />

auteurs, la confiance repose sur un socle d’attentes concernant l’aptitude de l’autre a<br />

réaliser ses tâches de manière satisfaisante (task reliability), alors que la méfiance est<br />

engendrée lorsque la compatibilité des valeurs de l’autre avec les valeurs culturelles de<br />

l’organisation est remise en question (value incongruence). On rejoint ici la distinction<br />

entre capacité et intégrité du modèle de Mayer et al. (1995).<br />

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