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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre II – Le contrôle des collaborateurs dans les cabinets d’audit – Section 3<br />

une entreprise ou avec un groupe d’entreprises donné. Mais, loin d’être uniquement une<br />

règle formelle, elle dépend aussi de facteurs psychologiques et sociaux difficilement<br />

dissociables : elle passe par une attitude d’esprit particulière et par un effort pour se<br />

dégager de ses émotions, de ses intérêts et de ses préjugés (Jeppesen 1998) ;<br />

− plus généralement, on retrouve des éléments correspondant à une image sociale<br />

attachée aux personnes telles que le sérieux, l’intégrité, la compétence, la rigueur, voire<br />

un certain désintéressement. Ainsi, dans le cas de l’audit, la profession est supposée<br />

servir la société par sa contribution à la transparence financière et non pas ses propres<br />

intérêts économiques (Moizer 1995).<br />

3.2 Déontologie et attitude face au client<br />

L’éthique personnelle joue un rôle important en matière de comportement des<br />

auditeurs, car beaucoup des jugements exprimés en audit dépendent des croyances et des<br />

valeurs de l’individu qui les effectuent (Moizer 1995). Or, si l’audit nécessite le respect de<br />

principes déontologiques forts, ceux-ci peuvent être remis en cause par les circonstances<br />

concrètes de l’exercice du métier. Tout d’abord, l’importance de l’éthique est<br />

particulièrement forte pour le management des cabinets puisque c’est ce niveau<br />

hiérarchique qui doit éventuellement « négocier » l’opinion avec le client. Mais la question<br />

des relations avec le client peut toucher tous les niveaux hiérarchiques. A l’occasion d’une<br />

étude sur une population de seniors, Pasewark et al. (1995) ont montré que ceux-ci<br />

percevaient nettement l’existence d’un pouvoir de la part de leurs clients et – dans certaines<br />

cas – de tentatives d’intimidation, au point d’affecter éventuellement leur travail.<br />

Les situations de conflit potentiel avec le client sont nombreuses. Par exemple, les<br />

auditeurs peuvent demander la publication d’informations que le client ne souhaite pas voir<br />

diffuser dans le public, ou bien le cabinet peut vouloir émettre une réserve sur les comptes<br />

dans son rapport. Face à une telle situation, le cabinet est confronté au choix éthique qui<br />

consiste à arbitrer entre son indépendance et ses intérêts économiques, en raison du risque<br />

de perdre à terme le mandat ou la fourniture de services additionnels.<br />

A l’occasion d’une recherche sur le développement moral de la hiérarchie des<br />

cabinets (superviseurs jusqu’à associés), Windsor & Ashkanasy (1995) ont étudié l’impact<br />

des pressions du client sur l’opinion d’audit 43 . Ces auteurs ont déterminé trois profils<br />

d’individus selon leur attitude face au client : les « autonomes », les « accommodants » et<br />

les « pragmatiques », chacune de ces catégories étant elle-même divisée entre ceux qui ont<br />

une vision du monde comme juste (just world beliefs) et ceux qui ont une vision du monde<br />

comme injuste (unjust world beliefs). La recherche a montré que seuls les « autonomes »<br />

43 Cette recherche a été réalisée sous la forme d’études de cas incluses dans un questionnaire ce qui, malgré<br />

ses résultats intéressants, impose une certaine prudence.<br />

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