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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre VI – Résultats de la recherche qualitative – Section 2<br />

La confiance du supérieur repose ainsi largement sur la confiance du subordonné en<br />

son propre travail. Si le subordonné parvient à transmettre sa confiance en ce qu’il a fait à<br />

son supérieur, celui-ci acquiert également de la confiance. On rejoint ici la vision de<br />

Pentland (1993) et de ce qu’il appelle la « satisfaction » d’audit, c’est-à-dire le fait de<br />

ressentir de manière émotionnelle que le travail est suffisant. Ici, en l’occurrence, obtenir la<br />

confiance de l’autre revient à parvenir à lui transmettre sa propre « satisfaction ». A force,<br />

la satisfaction se détache peu à peu du travail en tant que tel, s’attache à l’individu luimême<br />

et la confiance est progressivement acquise. L’individu capable de transmettre sa<br />

satisfaction génère peu à peu la confiance des autres.<br />

Mais la construction de la confiance ne se limite pas à l’exécution du travail et à<br />

l’aptitude à la défense de son travail. Il convient aussi d’avoir une attitude générale par<br />

rapport à la mission, de s’intéresser à ce qui se passe. Au-delà de ce qui apparaît lors des<br />

échanges à contenu technique, l’idée est de donner des gages à ses supérieurs sur son<br />

professionnalisme et sur sa volonté de jouer le jeu. Le comportement général est un<br />

indicateur – un « signal » comme disent les économistes – de conscience professionnelle.<br />

"Moi je sais pas bien expliquer pourquoi j’ai confiance ou j’ai pas confiance. Ça passe<br />

aussi par connaître la personne. Un assistant qui me donne confiance, c’est son attitude,<br />

sa personnalité. Un assistant, je travaille pour la première fois la première journée,<br />

évidemment j’ai pas confiance. J’ai jamais travaillé avec lui, je sais pas comment il<br />

marche. Au bout de deux semaines, si je vois qu’il est exigeant, perfectionniste, un peu<br />

comme moi, quoi, je me dis : « OK, je peux avoir confiance ». Si vraiment il va jusqu’au<br />

bout, il est curieux, il se pose les bonnes questions, OK" (auditrice).<br />

"Ça se joue beaucoup sur les papiers de travail, mais aussi sur l’attitude : poser les<br />

bonnes questions, s’intéresser à l’entreprise, à son fonctionnement. Tu ne t’intéresses pas<br />

qu’à tes tests" (ancienne auditrice).<br />

"C’est l’attitude au travail. C’est pas très dur de se rendre compte en posant deux-trois<br />

questions si la personne s’intéresse à ce qu’elle fait. Même si elle ne comprend rien, mais<br />

qu’elle s’intéresse, on se méfie moins. Mais c’est vrai qu’il y a des gens vicieux qui<br />

s’intéressent, mais qui font du ticking sauvage, ça c’est plus dur à voir" (auditrice).<br />

Toutefois, si la solution de comportement général qui contribue à gagner la<br />

confiance de l’autre est simple en théorie – s’intéresser, se détacher de ses propres tâches –<br />

la mise en pratique l’est moins. Il faut savoir gérer son comportement et ne pas « en faire<br />

trop » à ce niveau. La frontière peut être mince entre la manifestation de son intérêt (gagner<br />

la confiance en signalant son intégrité) et la manifestation de son incompétence (perdre la<br />

confiance en signalant son manque de capacité). Il faut s’intéresser et poser des questions,<br />

certes, mais des « bonnes » questions.<br />

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