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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre III – Cadre conceptuel de la recherche – Section 2<br />

D’autre part, il nous semble – même si cet aspect n’a pas été abordé en tant que tel<br />

dans les modèles de la littérature – que l’évaluation du contrat va aussi être faite à la<br />

lumière des normes sociales plus larges, qui déterminent une sorte de cadre de référence à<br />

l’aune duquel la situation est évaluée. Une rupture de contrat peut venir non seulement du<br />

fait que l’organisation n’a pas fourni ce qu’elle avait promis, mais aussi parce qu’elle n’a<br />

pas été à la hauteur des normes de réciprocité et de bonne volonté qui gouvernent toute<br />

relation sociale. C’est pourquoi il nous semble possible d’arriver à une perception de<br />

rupture du contrat lorsque le salarié pense qu’il donne plus à son organisation qu’il ne<br />

reçoit d’elle, même s’il ne reçoit pas moins que ce qui lui a été promis. Cet aspect est<br />

important non seulement dans le cadre d’une comparaison intra-organisationnelle, mais<br />

aussi extra-organisationnelle. L’individu inscrit son propre contrat dans les normes<br />

sociétales plus générales, en particulier par comparaison avec le marché de l’emploi 54 .<br />

La rupture et la violation du contrat psychologique sont donc des processus réactifs<br />

où le salarié reçoit au départ une information de la part de l’organisation qui lui suggère<br />

qu’une obligation qui rentre dans les termes de son contrat psychologique n’a pas été<br />

remplie par l’organisation, ou que son contrat est déséquilibré. Certes, il n’est pas<br />

impossible que l’individu ait lui-même contribué à ce que l’organisation rompe le contrat –<br />

ce qui lui donne une dimension plus proactive. Mais les individus ont souvent tendance à<br />

minimiser l’impact de leur propre comportement dans les situations défavorables. Par<br />

conséquent, quelle que soit la « responsabilité » réelle du salarié, c’est la perception par<br />

l’individu d’une rupture de contrat de la part de l’organisation qui est déterminante. De la<br />

même manière, le passage de la rupture de contrat psychologique à la violation du contrat<br />

est modéré par une série de jugements qui, à l’instar des autres jugements du processus,<br />

sont soumis à la subjectivité.<br />

3.3 Les conséquences de l’évaluation du contrat psychologique<br />

La typologie des réactions face à l’insatisfaction, introduite par Hirschman (1970)<br />

pour décrire la réaction des consommateurs ou des citoyens, a été étendue au contexte du<br />

comportement organisationnel par plusieurs auteurs (e.g. Rusbult et al. 1988 ; Whitey &<br />

Cooper 1989 ; Turnley & Feldman 1998). La typologie originelle de Hirschman (1970)<br />

prévoyait trois comportements possibles : exit, voice ou loyalty. Si les comportements de<br />

défection (exit) et de parole (voice) ont été relativement bien précisé par cet auteur, le<br />

concept de loyauté (loyalty) a fait l’objet de critiques puisqu’il peut recouvrir une gamme<br />

54 Cet aspect pourrait être interprété comme la rupture d’une promesse de réciprocité ou de juste rétribution –<br />

et donc réintégrée dans le modèle de la littérature. Nous préférons cependant l’isoler : elle permet de<br />

comprendre comment une rupture peut trouver son origine dans l’individu par dérive ou maturation du<br />

contrat, ce que l’approche par le malentendu ou le renoncement (centrés sur l’organisation) ne permet pas.<br />

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