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L'audit financier€: historique, définition, objectif

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Chapitre I – L’audit financier : caractéristiques et enjeux – Section 3<br />

générer un conflit de rôle important dans la mesure où les exigences des systèmes formels<br />

et informels de l’organisation communiquent des informations parfois contradictoires.<br />

C’est en particulier le cas de l’équilibre à trouver entre les contraintes de coût et de qualité<br />

(Mills & Bettner 1992). La position de l’auditeur de terrain fournit en outre de nombreuses<br />

possibilités d’ambiguïté de rôle. Il doit en effet se définir de manière complexe par rapport<br />

à une pluralité d’intervenants. Vis-à-vis du client, il doit maintenir une attitude de fermeté<br />

tout en faisant preuve de souplesse, car il a besoin de sa collaboration. Il peut<br />

éventuellement développer de bonnes relations avec lui, ce qui ne doit pas l’empêcher<br />

d’avoir une attitude critique. Par rapport à l’équipe d’audit, il est à la fois un collègue<br />

solidaire face au client et à la hiérarchie, mais aussi un subordonné (assistant) ou un<br />

supérieur (senior). Face à sa hiérarchie, il est dans une position de subordination, mais doit<br />

aussi s’affirmer personnellement pour ne pas être noyé de travail.<br />

Rebele et al. (1996) ont montré que l’ambiguïté de rôle et le conflit de rôle étaient<br />

relativement élevés pour les auditeurs qui se percevaient dans la phase exploratoire du<br />

métier (début de carrière). Ce résultat souligne les difficultés liées à la période de<br />

socialisation des jeunes auditeurs dans leurs cabinets. Bamber et al. (1989) ont quant à eux<br />

relevé que le conflit de rôle était moins élevé dans les cabinets fortement structurés que<br />

dans les cabinets non structurés. Ce résultat est cohérent avec l’impact attendu de la<br />

structure, qui va avoir tendance à spécifier davantage le rôle de chacun dans l’exécution de<br />

la mission d’audit.<br />

2.3 Stress et insatisfaction<br />

L’évolution des grands cabinets d’audit en a fait des entités organisationnelles qui<br />

créent des contraintes fortes sur les collaborateurs. En raison des tensions introduites par<br />

ces contraintes, ils sont réputés être des structures particulièrement stressantes (Sanders et<br />

al. 1995). Par « stress », on entend la perception, par l’individu, d’être situé dans un<br />

environnement dont les exigences menacent d’être supérieures à ses capacités, alors même<br />

que le respect des <strong>objectif</strong>s qui lui sont fixés va avoir un impact déterminant sur son bienêtre<br />

ou sa réussite (Collins & Killough 1992).<br />

De manière générale, il y a une acceptation répandue du fait qu’une certaine<br />

pression – voire une pression certaine – est un élément inévitable dans les cabinets dans<br />

leur forme actuelle. Pour la plupart des jeunes auditeurs de terrain, le travail en tant que<br />

collaborateur d’audit est en outre le premier qu’ils effectuent à l’issue de leurs études<br />

supérieures. Etant relativement peu familiarisés avec l’environnement de travail malgré les<br />

stages qu’ils ont pu réaliser, ils vont avoir tendance à accepter les règles et les coutumes du<br />

cabinet, et en particulier un niveau de stress élevé (Otley & Pierce 1996a). Mais il y a<br />

forcément une limite à cette attitude, ce qui peut générer des difficultés à vivre la situation.<br />

Le « choc de la réalité » (occupational reality shock) est ainsi particulièrement marqué<br />

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